Vous trouvez un petit livret par terre. Deux choix s'opposent à vous... Le lire, ou le reposer, en ignorant totalement son contenu.{Cheena} Lettre nouvelle
Vous observez la couverture. Elle est assez sale, semble avoir vecu. Vous distinguez néanmoins un dessin aux contours dorés. Un cobra entourant une rose ouverte.
Si vous decidez d'ouvrir le carnet, vous vous appercevez qu'il manque plusieurs pages, arachées. Sur la première page entière, se trouve un dessin effectué a l'encre noire, un grand "C" entouré de lianes. "Cheena" est inscrit en bas de la page, d'une écriture fine et penchée sur la droite. C'est cette même écriture que vous retrouvez en tournant la page.
Cher... *rature* Il faudrait que je te trouve un nom. Comme ça, chaque page remplie sera comme une lettre. Je vais t'appeler... Menitra. Tu seras comme un fantôme intime, comme ça !{Cheena} Ganaan
Chère Menitra,
Je commence une vie nouvelle. Nouvelle vie, nouvelle demeure, nouvelles têtes... Enfin, je ne verrai plus celle de ce cher Jorik Kerridan... Il va me manquer, mais je compte bien lui rendre visite de temps en temps. Je dois avouer que son écurie miteuse ne me manquera pas des masses...
Je loge maintenant à l'auberge du Goldshire. Je n'ai plus besoin de voler pour manger, je gagne mon pain et la chaleur de mon lit en travaillant, pour la premiere fois de ma vie. Les gens du coin me font assez confiance pour ma confier diverses taches, assez ingrates je l'avoue, mais au moins, elles me nourrissent, m'habillent et me chauffent !
Je me rends compte que beaucoup de gens sont dans mon cas... je ne suis pas la plus mal lottie : il y en a certains qui sont orphelins, d'autres mutilés, vieux, reconvertis, rescapés de la guerre. Je ne sais pas ce qu'il se passait pendant que je grandissais... Il semble que l'humanité mène une guerre sans merci contre la Horde. Je ne sais pas ce qu'ils ont fait de si atroce, mais ce que les gens appellent l'Alliance ne l'acceptent pas du tout. Dès que les gardes signalent la présence d'un ennemi, tout le monde se rue pour l'attaquer... Le pauvre... Ou peut-être pas. Je verrai bien plus tard si du haut de ma petite personne je pourrais essayer de convaincre les gens de laisser tomber leur guerre...
En attendant de savoir comment les convaincre, je les observe. J'ai conversé pendant un bon moment avec un nain dont je ne me souviens plus du nom. Il m'a parlé de son pays, Dun Morogh, et de sa ville, Ironforge. Je n'en avais jamais entendu parler avant aujourd'hui... Je crois que j'ai raté beaucoup de choses... Ce bon nain semblait interloqué en apprenant que je ne connaissais pas sa ville. De quoi ai-je l'air ? Je ne porte pas de jolies robes comme les belles dames que je vois, ni de grosse armure comme d'autres, seulement quelques morceaux de cuir rapiecés et mon évidente ignorance.Tant pis, ça ne peut pas durer éternellement !
Je t'aime toujours,
Cheena.
1
Chère Ménitra,{Cheena} Kaëliss
J'ai fait l'heureuse rencontre aujourd'hui d'un homme que mes vêtements rapiécés et ma dague abimée n'ont pas repoussé. Il a voulu me parler en privé, à moi ! Oui, je sais que je n'étais pas la seule, mais c'est reconfortant... Je t'avoue que j'esperais qu'il me parle de mes yeux et de mon sourire, mais le contenu de la conversation que nous avons tenu n'en était pas moins interessant.
Il se trouve qu'il compte créer un ordre de Voleurs, comme lui et moi. Les Spadassins du Nocturne, a-t-il dit. Ca me rejouit de voir que je n'ai pas l'air si faible. Et surtout, il m'a proposé de m'integrer au sein d'une communauté ! Même si une communauté de Voleurs me semble difficile à gèrer, j'espère en tout cas que tout se passera bien. Pour le moment, Ganaan est occupé à chercher d'autres membres potentiels. Je n'ai plus qu'à attendre qu'il vienne me chercher !
Tendrement,
Cheena.
P.S. : Je ne te remercierai jamais assez de m'avoir appris à tenir une conversation potable...
2
Chère Ménitra,
En attendant Ganaan, je remplis les contrats que les gens me confient. Plus ça va et plus on me confie des contrats importants. Les ennemis publics numéros un ici sont les Défias... Ils portent les mêmes masques que celui que j'ai gardé de toi... Mais peut-être est-il rouge à cause du sang qu'ils ont deversé dessus... Ou est-ce le tien ?
Toujours est-il que j'ai rencontré un homme très gentil, repondant au nom de Kaëliss. Je cherchais des gens pour m'aider à entrer dans le repaire des Défias, j'en ai trouvé quelques uns, dont lui. Nous nous sommes revus par la suite. Je ne regrette pas, c'est vraiment quelqu'un de gentil. Et puis il est fort ! Il m'a un peu aidée à refaire ma garde robe, c'est mieux de sortir en ville avec une jolie robe propre qu'avec des affaires en cuir sales...
Je lui ai proposé de nous rejoindre parmis les Spadassins du Nocturne. Il a un peu critiqué le nom, mais il n'avait pas l'air contre. Il va reflechir, j'ai envoyé une lettre à Ganaan pour lui demander son avis. Il m'a aussi presenté une amie à lui, Sohanne. Elle est très gentille, elle aussi. Je suis heureuse que tout aille si bien.
Je t'aime très fort,
Cheena.
3
Chère Ménitra,{Cheena} Grey ?
Kaëliss devient comme un grand frère pour moi. Je fais des progrès considerables en sa compagnie.
Ganaan l'a rencontré, le courant ne passe pas très bien entre eux... Il m'a quand à lui présentée à une certaine Rose Noire. Je ne l'aime pas non plus. Je peux te le dire, je ne supporte pas le rôle qu'elle a par rapport à Ganaan. Ils ont l'air trop proches... Ils sont ensembles, tu crois ?
Nous sommes donc trois femmes et sept hommes. Notre guilde est au complet. Kaëliss a choisi un nom qu'une majorité d'entre nous a accepté, nous sommes donc les Faucheurs Nocturnes. Ca fait froid dans le dos ! Mais c'est assez excitant. "je m'appelle Cheena, des Faucheurs Nocturnes." ça sonne très bien. Les neufs autres sont donc Ganaan, bien sur, Goyle, le petit mage, Merkucio et Velglarn, les deux elfes, Brunwald et Sinochracte, les nains, la Rose Noire, Erilys, que je ne connais pas, et Kaëliss.
Nous avons choisi un tabard tout noir avec une dague dessus, il est très beau. Voilà, je fais partie d'un groupe et j'ai des amis. Pour la Rose Noire, je ferais des efforts, c'est promis.
Je t'aime tendrement,
Cheena.
4
Chère Ménira,{Cheena} Sentiment nouveau : jalousie
Ganaan m'a fait part d'une nouvelle effrayante... Nous avons des ennemis ! Grey, et son sbire Jierdan. Grey veut tuer Ganaan... Il s'agirait d'un lieutenant du prince Arthas, le Roi Liche. Je me renseignerai sur ce dernier plus tard. Pour le moment, je me suis investie de la mission d'en decouvrir le plus possible sur Grey.
Souhaite moi bonne chance !
Cheena.
5
Chère Ménitra,{Lettre} Copie : à Ganaan.
Tu sais quoi ? J'avais raison au sujet de la Rose Noire et de Ganaan ! Elle s'appelle Elenore. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas reconnaitre ses beaux yeux bleus, qui contrastent autant avec sa chevelure d'ébène... Je comprends pourquoi Ganaan est attiré par elle. Elle est belle... Et quand elle porte son masque, ses yeux n'en ressortent que plus. Je ne peux pas m'empêcher d'être en colère. Est-ce que tu crois que ça signifie que je suis amoureuse de Ganaan ?
Je souris en écrivant cela. Mon premier amour ! Te rends-tu compte ? Est-ce que cela veut dire que je deviens une vraie femme ? Ha, que tes paroles me manquent ! J'aurais aimé que tu me prennes contre toi en caressant mes cheveux... Mais il est loin le temps où ils étaient encore noirs. A présent, on dit que je ressemble à un vieille femme avec cette couleur. On s'y habitue...
J'espère que mes doutes au sujet de Ganaan et de la Rose Noire partiront vite. Je n'aime pas ce sentiment qu'est la jalousie. Je suis sure qu'il ne me fera faire que de mauvaises choses... Sais-tu ce que je pourrais faire contre cela, toi ? Je crois encore en toi, malgré mes souvenirs. Ai-je le choix ? Je n'ai rien d'autre a quoi m'accrocher.
Je t'aime, Mère.
Cheena.
6
Mon cher ami Ganaan,{Cheena} Coupable ?
Je t'ecris ici parce que je sais que le papier du Goldshire est beaucoup trop etroit pour ce que j'ai à te dire...
Premièrement.
Il ne m'est pas possible de crier et de taper du pied sur du papier, mais si je t'avais en face, je me permettrait bien plus que la conduite que je me suis permise d'adopter jusqu'ici. Ayant un faible rapport avec la guilde, ma raison est purement amicale...
Mais qu'est-ce qui t'as pris d'écrire des horreurs pareilles à Elenore !!
J'ai discuté une bonne partie de la nuit avec Elenore, bien après que vous vous soyez endormis, toi et Kaëliss. Elle m'a expliqué ce qu'il s'était dit entre vous et m'a montré tes lettres... le bien de la guilde ? en quoi votre relation peut-elle entraver au bien de la guilde ? La Guilde ?? Mais il n'y aurait qu'Erilys ou moi pour etre jalouse, les autres membres s'en contreficheront... Ils peuvent comprendre. Quant à moi, comme d'habitude, après avoir pesté comme une harpie, j'ai repris mes esprits et je lui ai parlé calmement... Comme avec Erilys. En passant, Erilys à pour projet de fonder une guilde de voleuses...
Erilys n'est plus là et moi... j'ai réagit comme une enfant... d'ailleurs dès son arrivée j'ai réagit comme... une gamine. La jalousie, mon amie, est le plus traitre des defauts. Il surgit là où on l'attend le moins, et vous enchaine coeur et esprit, vous empêchant de raisonnoner clairement. C'est peut-être ce qu'à ressenti Erilys... à la difference que seule l'amitié nous lie.
Il serait inutile de mentir, je sais très bien pourquoi j'ai été jalouse... Je suis là depuis le début, faisant tout pour t'être agréable (sans pensée déplacée) et cette demoiselle arrive comme une "fleur", et hop, tout est boulversé. Hop, la guilde scindée en deux, hop, la demoiselle promue maître de l'ordre où j'ai été relayée, hop, Cheena se sent completement depourvue d'importance au profit de cette demoiselle qui refuse même de montrer son visage...
Et là, cerise sur le gâteau, me sentant un peu seule dans mon Darkshire pourrissant, je me dis "je suis sure qu'il est au Goldshire, je vais voir comment il se porte"... Une fois arrivée, quelle ne fut pas ma surprise quand tout à coup... les mêmes yeux bleus clairs, contrastant avec sa chevelure noire... cela m'avait marquée... et son etreinte... Je crois que ce pauvre Kaëliss a du supporter bien des caprices, hier soir. Je lui ai pratiquement hurlé dessus lorsqu'il a osé m'adresser la parole, et ensuite, Elenore était dans une telle rage...
Tout ça pour dire que vraiment, les femmes, si je devais fonder une guilde, j'en serais la seule, ou il faudrait que je connaisse extrement bien les autres. Les femmes sont une source de problemes... Mais une fois qu'on en a mis plusieurs au même endroit, on assume, et on ne dit pas des choses comme "rohh et puis zut" ! Et surtout pas à une demoiselle aussi sensible qu'Elenore... Elle m'a exposé la situation comme cela : elle me dit "imagine toi que tu es triste, et que celui que tu aimes te ragarde et dise *Cheena... je...* il detourne le regard, dit *Rohh, et puis zut* et part en courant. Comment réagirais-tu ?"
Je lui ai répondu que sans aucun doute je l'aurais frappé et j'aurais hurlé... Elle, elle avait envie de te planter une dague dans le dos. Mais n'est-ce pas ce que tu venais de lui faire ?
La seule chose que je peux faire pour toi maintenant, car tu as gagné son mépris et tout ce que j'ai pu pu lui dire n'aura servi presque à rien, c'est te donner un bon conseil. Arrête de penser en chef de guilde avec elle, et tant pis pour l'humiliation, mais mets toi a genoux et fais lui tes plus plates excuses... Et si la simple raison de l' "amour" ne suffit pas pour te convaincre de le faire, dis toi aussi que vous etes les deux maitres des ordres... S'il y a une certaine tension entre vous, il y en aura une entre tout le monde. Tandis que si vous entretenez cette relation... je me vois parfaitement plaisanter avec Merkucio et une nouvelle recrue de la Sororité sur les hauts et les bas de votre couple.
J'espere du fond du coeur t'avoir convaincu, et prierai la lumiere en depit de ma faible croyance pour que cela reparte de bon train entre vous. C'est si triste, une histoire qui se termine mal...
Deuxiemement.
Je n'ai jamais autant regretté qu'aujourd'hui d'avoir communiqué avec Grey. Je vais afficher ce que je sais sur lui dans notre refuge, puis me tiendrai à l'ecart de tout pendant quelque temps. Je pensais que les sentiments m'étaient devenus étrangés... je pensais que tout ce que l'on pouvait me dire n'aurait pas d'accroche sur moi... Mais la jalousie qe j'ai ressenti envers Elenore est bien la preuve du contraire... Et me voilà sujette d'une maladie dont Grey en est la cause... Si ce n'est pas de l'amour, je ne sais ce qu'il en est, mais c'est extremement douloureux... Ma poitrine se serre dès que son nom est prononcé et j'ai bu tout mon saoul avec Elenore hier soir en pensant à lui...
J'aurais du t'ecouter et laisser Gérald s'occuper de son cas. Au lieu de cela la pitié me ronge et ses mots ont eu plus d'effet sur moi qu'une lame bien aiguisée...
Je regrette d'avoir pris part à ce conflit Ganaan... Je regrette, je te le jure, et ne me traite pas comme une traitresse... je resterai au Goldshire. Et ne montre aucune sorte d'inquietude à Grey, il te croirait vulnérable, et ta tête tomberait bien vite... Evite d'en parler aux autres, s'il te plait. Je ne voudrais pas que leur confiance en moi soit atténuée...
A l'amitié qui nous lie,
Cheena
Chère Ménitra,{Cheena} Elenore
J'ai plaidé pour Ganaan, je te le jure ! J'ai dit tout le bien que je pensais à son sujet, et toute mon admiration... J'ai même avoué à Elenore que j'avais un petit faible pour lui depuis que je le connaissais. Tout ça n'a servi à rien... Mais ce n'est pas ma faute... Pas vrai ?
Suis-je une traitresse ? Ai-je fait du mal à Ganaan ? Vais-je lui en faire, à elle ? Et Grey... Maman, pourquoi m'as-tu laissé tomber ? J'ai plus besoin de tes conseils que jamais...
Grey... Mon espionnage s'est mal passé. Kaëliss m'a surprise en train de dire des chose que je ne suis mêmepas certaine de penser, mais qui, j'en suis sure, aurait pu, à long terme, amadouer Grey... Mais... Je n'ai jamais été aussi forte que je le pensais. Et mon coeur a fondu devant Grey comme du chocolat au soleil... Je crois qu'il est temps que j'arrète de me poser des questions inutiles. Les paroles de n'importe qui sont capables de m'amadouer. Est-ce une preuve de faiblesse ? Sohanne m'aurait dit que je suis un coeur d'artichaud... Et aujourd'hui...
Mère... aimer une femme, est-ce mal ?
Cheena.
7
Chère Ménitra,
Je suis déconcertée. Il me vient une bouffée de sentiments differents que j'ai du mal à séparer. Le trouble que ce dont je t'ai parlé dans ma derniere lettre a provoqué en moi est trop grand... Mère... Ele m'a dit "je t'aime"...
Ai-je eu raison de lui repondre que moi aussi ? Je ne sais même pas si c'est vrai. Je crois que je voulais lui faire plaisir. Inutile de me repondre que je n'aurais pas du faire cela, je le ressens. Mais j'ai tellement peur de lui faire du mal... Et même si c'est faux maintenant, je veux croire que cela peut evoluer.
J'eprouve quand même beaucoup de tendresse pour elle. Surtout lorsqu'elle montre a quel point elle peut être jalouse ! Elenore réagit aux regards que l'on porte sur moi. Elle réagit aux sourire que je fais à quelqu'un d'autre qu'elle. Elle a même essayé d'empoisonner un vieil homme que j'avais invité a table avec nous et une amie parce qu'il était seul ! Jmais je ne m'étais imaginé que je déclancherai une telle jalousie chez quelqu'un.
Est-ce que cela veut dire qu'elle m'aime vraiment ? Ou simplement qu'elle est possessive ? Je ne sais pas quelle reponse je préfererai.
Nous avons parlé de ma relation avec Grey, et du rôle que je tenais par rapport à lui. Je me suis sentie obligée de lui dire que je comptais le revoir. Elle ne sait pas ce que je ressens envers Grey. J'espère qu'elle croit que je fais semblant... Mais je lui ai dit que les paroles que je tiens avec Grey pourraient la blesser. Elle ne m'écoutera pas lui parler.
Je t'aime,
Cheena.
8
Le morceau de parchemin est inseré à l'interieur du journal. Des traces évidentes de larmes subsistent encore.
Cher "Faucheurs Nocturnes"...comme certains on put le constater j'ai beaucoup difficulté a m'integrer dans cette guilde...malgrés de nombreux efforts et une grande volonté, au sein de celle ci, qu'il y ai un lien entre ses membres..Je sens que je n'ai pas ma place parmi vous et n'arrive pas a nouer ce lien avec d'autre "Faucheurs"...
Notre expedition dans le Monastere m'a fait prendre conscience de beaucoup de chose et j'en viens donc a vous annoncer mon depart...
Cette dispute enfantine n'aurai pas du avoir lieu et tes escuses, Ganaan, n'ont pas suffit a fair taire ma colere...j'ai donc choisi la voix du silence jusqu'a la fin de l'exploration pour me fair oublier et malgres ca les participants de cette aventures en ont conclu que j'avais "une attitude decevante"...alors que je n'avais pourtant rien a me reprocher....j'ai pris sur moi et j'ai fuis...
Nos caracteres et etat d'esprit sont tres different...et nous nous etions deja querellé avant mon entré dans la guilde...puis je suis entré chez les "Nocturnes" dans l'espoir de pouvoir travailler ensemble a netoyer ce monde des etres meprisables tel que Grey...et je l'avou, pour pouvoir continuer mon chemin aux cotés de la belle Cheena...(et non Elenore comme la pluspart le pense... )
Mais recament je me suis rendu compte que malgres de nombreux ennemies communs, certaines Hommes qui semble pathetiques a tes yeux sont pitiés aux miens...tu as insulté un mendient de "miserable"...cet Homme n'avait certainement pas assez etait humilié a ce jour et ce fut toi.. qui le rapela a l'odre une nouvelle fois...plongeant ce ''miserable" dans le desaroit...Je ne t'ai pas fait part de mes sentiments ce jour la car nous etions reunis pour endosser la tabard mais cet acte met resté au travers de la gorge...
Puis nos relations avec Cheena deperissent de jour en jour a cause de ma fierté....depuis son retour... nous n'avons meme pas echangé un regard...juste un "merci" a ma remise de la Perle...
Etant le representant de cet Ordre dont je fais parti...je ne peux suivre un homme avec qui je ne m'entend pas...
Peut etre est ce ma faute si je sens un profond malaise...mais je ne peux le suporter plus longtemps...
Je tenais a justifier mon depart, quelque soit le sentiment que vous avez a mon egard...
Et je tiens a dire que malgres nos differents tu as un bon fond et j'ai ete fiere de combatre a tes cotés Ganaan, et aux cotés de tous les "Faucheurs noctunes".
Adieu, Kaëliss
Le morceau de parchemin est inseré à l'interieur du journal. Des traces évidentes de larmes subsistent encore.{Cheena} Nelalendir
Nela.
Nela est vieux, très vieux. Je ne sais combien d'années il a vêcu, mais il est certain qu'il est en vie depuis plus de plusieurs centaines d'années. Des années loin du bonheur, hélas.
Je ne sais pas où il est né. Je ne l'ai pas compris. Je crois qu'il n'est pas né sur les Terres que nous connaissons. Mais il est certain qu'il existe d'autres Terres... Je lui ai demandé comment il était arrivé jusqu'ici. Il m'a dit que c'était à la suite de sa toute premiere quete : ses parents l'avaient envoyé pour retrouver sa petite soeur. Sa soeur avait fugué parce qu'elle ne voulait pas devenir prêtresse. Je crois. Cela fait tellement longtemps qu'il m'a raconté cette histoire...
Il n'était pas druide, au début. Enfin, je ne crois pas. Mais c'était un elfe, c'est certain. Avec une épée. Il m'a raconté que les elfes devaient extremmement bien choisir la personne qu'ils aiment, parce qu'ils n'ont qu'une Lumière d'Elune à offrir. La Lumière d'Elune étant un bijou créé par le coeur de la personne... je crois. Nelalendir, en quète de sa petite soeur, à quitté son continent en bateau. Il est arrivé dans une contrée où vivaient des elfes plus pâles que les siens. Mais aucune trace de sa soeur. Ces elfes étaient accueillants et sympathiques. Nelalendir y rencontra même une elfe qu'il a beaucoup aimé. Au point de lui faire don de sa Lumière d'Elune. Ils se sont mariés, et Nela m'a avoué avoir été heureux pedant cette periode.
Un soir, alors qu'il rentrait chez lui, il a entendu des cris à l'étage. Des cris masculins... En montant les étages, épée à la main, il entendit de nouveaux bruits : des coups de fouet. Il ouvrit la porte et n'y trouva pas l'elfe si chère à son coeur. A sa place se tenait une succube en train de tuer un pauvre elfe. Nelalendir hesita, tetanisé, ce qui permis à la sccube de terminer sa tache... L'elfe était mort, et Nela se repris. Mais lorsqu'il trancha sa tête, la succube avait eu le temps de recuperer l'apparence d'une elfe.
Il sorti de prison, fou de douleur, et se rendit au temple le plus proche. Il maudit les dieux de tout son coeur, il leur jetta toute sa douleur à la face. Les dieux le punirent. Nelalendir devint un ange. Condamné à errer de plans en plans pour en éliminer les démons qui representaient un danger, aidé par deux autres anges guerriers. Je ne me souviens plus le nom du pire démon qu'il a du affronter... Mais ses deux amis... les deux anges qui l'aidèrent se sacrifierent pour lui procurer une armure et une épée... Et il debarrassa le plan du démon. Ensuite les Dieux décidèrent qu'il avait assez fait... Et lui rendirent sa condition d'elfe. Seul à nouveau... Deux grandes cicatrices dans son dos, c'est tout ce qu'il reste de ses ailes.
La mémoire me fait défaut à nouveau. Je ne sais plus ce qu'il s'est passé ensuite... Je crois que Nelalendir avait un frère aussi... Mais je ne sais plus... Aujourd'hui les échanges que j'ai avec lui sont trop basiques je pense, pour recommencer à discuter avec lui comme avant, et lui redemander de me raconter son histoire. Aussi vous dirais-je simplement ce dont je me souviens. Je me souviens qu'il m'ait raconté un jour que le démon qu'il a terrassé n'était pas si banni que cela, et qu'il avait pris possession de lui... Sur Azeroth, il a eu deux femmes. Je ne sais plus s'il les a epousées ou non... Il a perdu un enfant de l'une d'elles, et la deuxième ne s'occupait plus de lui lorsque je l'ai rencontré. C'était la soeur de mon amie.
Nelalendir... Je regrete de l'avoir trahi. Un démon... le démon someillait toujours en lui. Je ne le savais pas. Pire, l'elfe que j'aimais était le démon. J'ai rencontré un mâle, identique à Nela. Son nom était un anagramme de celui du démon. Il avait tenté de m'avertir pour Nela... Mais je ne l'ai pas cru. C'est Nélalendir que j'aimais. Démon ou non... Lorsque cette personne est apparue, elle a commencé sa traque de mon Nela. Tous mes efforts pour l'empecher d'accomplir son devoirs sont restés vains... Nelalendir a comparu devant un tribunal elfique. Ils ont scindé mon tendre amour à la froideur incarnée, l'être qui se faisait passer pour le bien... L'autre elfe. Celui qui me revint n'était plus l'homme que mon coeur avait choisi...
Je me suis alors peu à peu eloignée de lui, j'ai rencontré un autre homme et ce fut mon pretexte pour le quitter. Nelalendir me faisait de plus en plus peur, et nous aurions du nous marier. Un jour que j'avais décidé de lui avouer tout, le démon qui était en lui refit surface. Voir son visage se desincarner me fit prendre une autre décision, celle de mourir. Alors, de la falaise qui était notre, et qui avait vu Elenore sauter, j'ai reculé d'autant de pas que de mal que je lui avais fait. Et j'ai courru vers le bord. Je me suis fracassée contre les rochers, et mon corps a fini sa chute dans l'eau de la Grande Mer. Mais Nelalendir ne l'entendait pas de cette oreille...
Suicidée, mon esprit aurait erré dans ce monde sans but, sans joie, sans rien, et je pense que rien n'aurait pu être pire que cela. Si je n'étais pas morte, le démon de Nela m'aurait fait endurer les pires souffrances. Je n'ai jmais su tout cela... Mais en ramenant à lui mon âme pour me noyer de ses mains un peu plus bas, il m'a sauvée. Je ne l'ai jamais interprêté ainsi, aussi je lui voue une peur atroce. Après cela, il est parti. Je ne sais pas ce qu'il est devenu par la suite. La Lumière seule sait à quel point il m'a manqué. Mon coeur a commencé à se fissurer à ce moment.
Chère Ménitra,
Nelalendir est quelqu'un d'époustouflant. Je ne crois pas te mentir en te disant que je tombe amoureuse de lui... Mais... Je ne peux faire cela à Elenore, cela fait si peu de temps que nous sommes ensembles... Ou peut-être ne devrais-je justement pas attendre ? Pourquoi n'ai-je pas d'amie à qui parler de mes doutes... Kaëliss... Si seulement je ne t'avais pas fait fuir... Voilà les larmes qui reviennent. Ménitra, suis-je destinée à détruire tout ce qui m'entoure ?
Nela m'a emmenée dans un endroit magnifique, hier. On aurait dit des ruines elfiques. Il m'a prise dans ses bras et m'a serrée; nous avons contemplé la mer ainsi, et regardé le soleil se lever. Je n'avais pas fait de nuit blanche depuis longtemps. Il m'a parlé... si longtemps ! Je crois qu'il m'a raconté tout son histoire. Mère, si tu savais ! Il y a une partie de son passé dont il ne voulait pas parler. J'ai découvert bien vite de quoi il s'agissait, il a deux grandes cicatrices dans le dos. Ses beaux cheveux bleus les cachent, d'ordinaire, mais il les a relevés pendant un instant. Je lui ai demandé s'il n'avait pas été un ange... Alors il m'a raconté. Elenore ne m'a jamais parlé de son passé ainsi. C'était comme s'il avait totalement confiance en moi. C'est une sensation tellement rassurante...
Cheena.
9
Chère Ménitra,{Cheena} Ganaan disparu
Un géniteur, voilà tout ce qu'aurait du être Nelalendir... La musique resonne toujours, et si je ferme les yeux, je vois Elenore sur la table en bois, à ma place. Nelalendir tient les instruments de torture qu'elle lui a elle-même donné... Mais c'est moi qui contrôle Nelalendir. Vais-je entailler le coeur d'Elenore ? Vais-je lui decharger l'electricité que mon druide est capable de generer dans sa tête ? Ombre des Ombre, ma Mère, aide moi. Je ne veux pas qu'elle souffre.
Mère... Elle s'est suicidée... Elle a sauté en bas de notre falaise. C'est une falaise escarpée, elle s'est ecrasée contre les rochers. C'était affreux... Mais a ses côté, il y avait un homme... Je ne sais plus comment il s'appelle, mais je crois que c'est lui qui l'a aidée, de l'autre monde, a rester près de son corps. Lumière, tu n'as pas laissé partir cette femme à qui je tiens tant... Quand je pense que j'ai osé dire de Talah qu'elle était horrible de l'avoir fait souffrir... Mais... je suis pire, tellement pire... Elle a fit ça par ma faute... J'ai osé lui avouer ce que je ressentais pour Nelalendir. Elle est entrée dans une sorte de transe, c'était effrayant. Et elle repetait sans arrêt "falaises... oui, les falaises.". Je suis un monstre... Je l'ai laissée, je suis partie. Je pense que le marchand qui était avec nous l'a suivie, ensuite. C'est son corps qui était étendu a ses côtés. Elenore s'est donné la mort à cause de mes paroles. Avec l'aide d'un bon vieux paladin, Ysharek, je l'ai ramenée à la vie, la Lumière et Ysharek soient benis. Mais qui sait ce qu'elle sera capable de faire par la suite ? Ma vie tourne mal... si mal...
Cheena.
10
Chère Ménitra,
Ma vie s'effondre-t-elle ? Ganaan a disparu, il est mort. C'est un choc si terrible ç affronter... Elenore était là. Je... je la soupçonne même d'être à l'origine de cette disparition, bien qu'elle m'ait affirmé que celle qui était en cause était une dénomée Dylia. Elles ont ouvert un portail... Dylia était une démoniste. Ganaan serait devenu fou, à ce moment, et s'en serait pris à Elenore. Un homme, Clemanas, l'aura assomé, et il est tombé, pour ne plus se reveiller. Mais... son corps a disparu. C'est... c'est impossible. Je pense que quelqu'un nous joue un bien vilain tour. Perdre un ami aussi cher que Ganaan, un chef, un conseiller, est déjà une bien dure epreuve. Une elfe nommée Aerindelle m'a donné une liste de choses à faire pour le retrouver... je pense qu'il s'agit d'un coup monté pour faire du mal aux Faucheurs Nocturnes, mais... je n'ai pas le choix. Je vais reunir tout ça pour essayer de récuperer Ganaan. Au moins son corps, que nous puissions lui accorder des funerailles dignes de ce nom. Elle a dit qu'il était coincé entre deux mondes, deux portes, dans le Néant... Je ne sais pas ce qu'est le Néant, mais je crois que c'est de là que viennent les démons. Si jamais c'est la vérité... je ne sais pas dans quel état nous le recupereront. C'est sur mes épaules que tout reposera... Mère, j'ai peur de ce qui m'attend, quel que soit l'issue de cette histoire. J'ai peur, de retomber entre les mains de mes tortionnaires, j'ai peur que ce soit un piège tendu par nos ennemis. J'ai si peur... Heureusement que Nelalendir est là... Mon amour... Que les Ombres et la Lumière te permettent de me guider.
Cheena.
11
Chère Ménitra,{Cheena} Seconds doutes
Nelalendir... Mère, je l'aime, c'est certain. Quand je ris à ses côtés... c'est comme si mon coeur se serrait, on pourrait penser que c'est un sentiment, une sensation desagreable, mais pas du tout. Je crois que je suis heureuse ! Ma vie devient réellement belle. Et c'est grâce à Nelalendir ! Mon Nela. Le mien. Je souhaite qu'il le reste toujours ! De m'endroit d'où tu me lis, tu prieras pour moi, n'est-ce pas ? Prie pour que cela dure. Je suis heureuse.
Sais-tu que j'ai rencontré de ses amis ? Je suis un peu honteuse de ce que l'on a fait, mais c'était tellement drôle ! Nous jouions, comme des enfants. Nous avions préparé un plan tellement simple mais efficace ! Finalement, ils se sont fait prendre. Le but était de fouiller les poches de passants. J'ai joué le rôle de la demoiselle en detresse, celle qui est au sol et sur laquelle les gens se penchent. C'était si drôle ! Mais ils n'ont pas été assez discrets, alors les deux dames qui se sont arretées se sont rendu compte de la supercherie. Mais je me suis amusée, comme une petite fille, cela m'a fait beaucoup de bien.
Je t'aime, Ombre de mon souvenir.
Cheena.
12
Chère Ménitra,
Je t'écris d'une vieille maison en ruine, sur un renfoncement de la côte. J'ai devant moi l'immensité de la Grande Mer. Mère... Pour la première fois depuis que je suis avec Nelalendir, j'ai peur. J'ai peur de ce que l'avenir me prépare... encore. Nelalendir est plus prévenant que jamais. Il ferai le meilleur des maris, le meilleur des pères. Mére, nous allons peut-être nous marier. Mais si hier j'étais sûre que notre projet verrait le jour, aujourd'hui, mes certitudes se sont effondrées.
Mère, me voilà couplable de ce que je ne me serais jamais cru capable d'accomplir... Je suis coupable d'avoir trahi l'homme que j'aimais. Me revoilà sur la table de torture, et tandis que mes larmes me commandent d'arrêter mon massacre, mes mains tiennent les lames qui entament lentement ma chair... Je suis l'instrument de ma propre perte.
Nelalendir... Plus tard, je glisserai entre les pages son passé, j'écrirai son histoire, notre histoire. J'ecrirai l'histoire d'un elfe que les Dieux ont abandonnés depuis des millenaires, d'un elfe que les femmes n'auront cessé de maltraité, et la Lumière me pardonne, et l'Ombre me protège, j'en aurait fait partie.
Je suis coupable d'avoir esperé, et d'avoir subi le douloureux poignard de la desillusion, Mère. Je suis coupable d'avoir laissé cette douleur me guider dans des chemins que je n'aurais pas du suivre. Et je sais que je continuerai de les suivres, alors même que je verrai d'autres chemins se dessiner autour de moi. Mère, j'ai trompé l'homme que j'aime... Ai-je besoin de me donner des excuses ? Me convaincre moi-même que c'est le desespoir qui m'a guidée. C'est peut-être cela, mais quel autre choix ai-je que de me masquer cette verité à moi-même ? Mère, Nelalendir n'est pas celui que je pensais qu'il était. Ou pire, il l'est, mais cet homme que mon coeur repousse me l'a enlevé. Nelalendir est mort... c'est un être froid, distant et effrayant qui lui a fait place. Celui là n'est pas celui que j'aime. Dois-je persister et esperer que l'amour naitra dans ses bras ? Cela ne fera que... reculer pour mieux sauter. Je ne sais que faire, Mère. Il n'est personne pour m'aider.
Cheena.
13
Chère Ménitra,
Je pars d'ici peu pour l'autre continent. Dans le territoire des Taurens se tiendra la fameuse Foire de Sombrelune, dont tout le monde parle avec tant d'enthousiasme. Je pense prendre du recul vis à vis de ma situation présente et j'espère rentrer en y voyant plus clair. Je ne t'ai pas parlé de la personne qui a penetré mon intimité le premier. Il se nomme Kelzo, c'est un grand prêtre des Ombres. Nous avions décidé avant de commettre la faute, qu'il serait mon maître. Je suis une apprentie pretresse des ombres. Il est dit qu'il faut apprendre à soigner, avant d'infliger la douleur. Est-ce ce que j'ai fait, à Elenore, à Nelalendir ? Ai-je d'abord pansé leurs blessures, pour ensuite les frapper là où cela leur ferait le plus mal ? Que la Lumière et l'Ombre fassent que je n'aie pas à faire cela en revenant. Mais si Nelalendir demeure inchangé... Alors je n'entrevois pas d'autre solution.
C'est avec Kelzo que je pars pour Mulgore. Peut-être trouverais-je en lui cet ami cher dont j'ai tant besoin, celui a qui je pourrais me confier, enfin, et ce sans retenue. Si ce n'est pas lui... connaitrai-je un jour un ami qui me soit assez devoué pour m'écouter ? Kaëliss est parti, et c'est le seul qui a jamais temoigné le moindre interêt pour moi, pour mon histoire, à la véritér. Je n'ai révélé qu'un fragment de vérité à Kelzo, qu'un fragment à Nelalendir, qu'un fragment à Elenore. Mais cessons de s'apitoyer sur mon sort.
Kelzo est un elfe d'un certain age, je ne suis pas capable de mesurer le nombre d'années qui font leurs vies... Sa femme se nomme Rose, Rose Blue. Ils forment un couple assez étrange... Tandis qu'il est calme et posé, souvent plongé en méditation, elle est pleine d'entrain et assez violente je dois dire. Quand on la rencontre, on se prend sa vivacité en pleine figure ! De nos connaissances communes, nous avons Orihime. C'est une jeune fille plus june encore que moi, elle n'a que seize ans. Mais la vie a fait d'elle une guerriere, comme tant de gens. Enfin il y a Kohrin. Lui... lui, c'est tout autre chose. C'est à cause de lui que nous avons fait ce que nous avons fait. A la reflexion, je crois que ce que j'ai fait avec lui est encore pire. Il n'a penetré que la chair de mon cou, pourtant. Mais ce sont des moments où l'on se donne à l'autre sasn retenue, car il a besoin de sang pour vivre, et moi, j'ai maintenant besoin de ces etreintes etranges. Il m'est difficile de coucher cela sur le parchemin, car si je n'ai pas peur de ce que Kelzo me fera par l'avenir, Kohrin, lui, est incertain.
Quand seras-tu enfin à mes côtés, Mère ?
Cheena.
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Chère Ménitra,
Voilà un moment que je ne t'ai pas écrit. Mère, j'aurais du partir dès le premier moment de doute. A présent c'est encore pire. Ne sais-tu pas quel sort cruel m'a été reservé ? La Foire de Sombrelune s'est installée en Elwynn, et non en Mulgore. Nous avons fait le voyage pour rien, et de plus, nos compagnons respectifs croient que nous les avons trompés, et que c'est là la cause du temps que nous avons mis pour revenir s'excuser de nos mensonges. Mère, Grande Mère, quel secret m'as-tu caché sur mes origines ? Pourquoi moi, fille de rien, étais-je recherchée par les tiens ? Kezlo pense que nous n'avons eu affaire qu'à quelques défias, mais j'ai bien reconnu à leur façon d'être qu'il n'en était rien. Combien de camps existe-t-il encore, sur lesquels je risque de tomber ? Combien me feront payer ma propre vengeance ? Mère, ta mort aura été vengée par deux fois. Bien que Kelzo ne sache rien de tout cela. Et comment faire croire aux autres qu'il y a des défias sur l'autre continent ?
Mère, à mon retour, Nelalendir m'a offert l'essence même de son être, un bijou, nommé Lumière d'Elune. Il signifie qu'il m'aime plus que tout et que nous devrons nous marier. Mais à vrai dire, cette perspective m'effraie plus qu'autre chose. Je n'ai pu refuser son bijou, car j'avais une sainte terreur de ce qu'il me ferait si je ne l'acceptais pas. Me voilà future mariée, à un homme dont la seule vue me terrifie. Il m'a emmené de nouveau aux ruines elfes. Pour la première fois, il m'a touchée. Je ne l'aime pas, Mère, et personne ne peut m'aider...
Mère... Kohrin et moi sommes allés plus loin, cette fois ci... La peur de Nelalendir m'a forcée à faire un acte que je pense regretter toute ma vie. Mais si j'avais porté cet enfant à terme, qui sait s'il ne nous aurait pas tués, tous les trois ! Me revoilà forcée de faire le mal pour resister encore, et encore. Mais j'ai tué mon propre bébé... quelle sorte de monstre suis-je ? Suis-je comparable à toi ?
Pire encore, que cette horreur... Mon coeur s'attache peu à peu à un homme nommé Argrima. Son bébé à vu le jour il y a de cela cinq nuits. Le terme de "jour" n'est guere très approprié, car Gwaen est née dans un caveau, alors que la vie quittait sa mère. Je suis une Porteuse, je suis la Porteuse de la Rose Noire, Ayany. C'est un comble, car je n'aime pas cette femme, après avoir aimé Elenore, MA Rose Noire. Il existait quatre autres Roses... Mais Suhaymah, sa mère, la Rose Rouge, est morte. Argrima en était le Porteur. La Rose bleue, Callirhoe, dont Velassia est la Porteuse, la Rose incolore, Telima, dont la Porteuse est Almalia, la Rose Blanche, Elhoinah, dont Lianrhyn est le Porteur. Chacune a du donner ses larmes au bébé pour en sceller les pouvoirs. Je n'ai guère eu le temps de comprendre, mais j'ai accepté mon rôle de Porteuse. Pourquoi moi, qui tombe peu à peu amoureuse du père de cette enfant, qui suis allée jusqu'à l'allaiter de peur qu'ils ne l'aient pas nourrie ? Je crois que cette enfant est l'être le plus cher qu'il m'aur été donné de voir. Je prie pour que sa vie soit calme et saine. Je donnerai ma vie pour cela s'il le faut.
Je t'aime, petit bébé.
Cheena.
15
Cheena regarde son reflet dans l'eau du Lac de Cristal. Elle pense... Elle pense aux mois qui passent, aux aventures et aux mésaventures qu'elle vit. En ce moment, elle pense plus aux mésaventures. Elle reflechit aux pas qui l'ont conduit ici, devant ce lac. Elle se rappelle de son enfance, rougit, honteuse. Elle se rappelle de son adolescence, s'assoit en tailleur et soupire comme à son habitude. Où sont ses bons souvenirs ? Et de quoi se souvient-elle, exactement, aujourd'hui...{Mishun} Premier reveil
Cheena regarde son reflet dans l'eau du Lac de Cristal. Elle pense... Elle pense aux mois qui passent, aux aventures et aux mésaventures qu'elle vit. En ce moment, elle pense plus aux mésaventures. Elle reflechit aux pas qui l'ont conduit ici, devant ce lac. Elle se rappelle de son enfance, rougit, honteuse. Elle se rappelle de son adolescence, s'assoit en tailleur et soupire comme à son habitude. Où sont ses bons souvenirs ? Et de quoi se souvient-elle, exactement, aujourd'hui...
Elle se souvient d'un jour... elle était toute petite... Trois ans tout au plus. Une belle jeune femme au masque rouge. Ménitra... Oui, c'était ainsi qu'ils l'appelaient. Elle fait naître une rose de glace dans sa main et la donne à Cheena parce qu'elle a soif.
Elle se souvient des heures passées avec Ménitra à essayer de comprendre les écritures qui accompagnent les jolies images, elle ne se souvient pas de quoi il s'agissait. Elle se souvient qu'elle caresse le livre en souriant à sa mère... Qui lui sourit en retour...
Elle se souvient d'un homme plus imposant que les autres. Il parle à Ménitra souvent, et la regarde. Ménitra hoche la tête, elle dit que oui, il n'arrive rien à la petite. La petite ne sort pas du camp et elle est en securité. Elle dit que oui, ses longs cheveux doux et noirs sont bien la preuve qu'elle est l'heritière. Cheena ne comprend pas, et l'homme ne vient plus.
Elle se souvient qu'elle a grandi, et que Ménitra est toujours aussi belle avec son masque rouge. Elle ne se souvient que d'elle, et elle carresse toujours les images en souriant. Elle a... dix ans, elle croit... elle continue de sourire gentiment à sa mère, mais sa mère perd peu à peu son sourire...
Une ombre ? Cheena se retourne, un homme se tient derriere elle. Elle voit à ses yeux qu'il sourit, elle ne voit pas son sourire parce qu'il porte aussi un beau masque rouge. Cheena se demande quand est-ce qu'elle pourra en porter un. Ménitra lache son bras et detourne le regard. Cheena ne comprend pas. Ménitra ne cessait jamais de la regarder. Il se passait quelque chose ?
Cheena pleure à ce souvenir. Elle pleure parce qu'elle a honte de s'être laissée faire, que ce qu'elle croyait être sa mère n'aie jamais rien fait pour empecher cela. Des images defilent dans sa tête, un livre, sa main posée sur le livre et le sourire de Ménitra... Un homme haletant au dessus d'elle... La main de Ménitra posée sur la sienne... Ses pleurs parce qu'il ne voulait pas la laisser se rhabiller... Ménitra qui ne sourit plus du tout...
Cheena apprend à se cacher, cherche à echapper au regard des hommes. Elle se cache dans l'ombre des arbres, dans l'ombre des tentes, dans l'ombres des hommes eux-mêmes. Les femmes n'ont que faire de la petite fille... Elle rient lorsqu'elle pleure, elle disent que Cheena devrait aimer. Cheena apprend a voler dans leurs tentes, par vengeance. Elles mangent mieux qu'elle, alors elle leur prend un peu de leurs affaires. Une dague... un gant... un bijou.
Cheena a onze ans, Ménitra lui apporte du pain et du fromage. C'est exceptionnel... Du pain et de l'eau, c'est son repas habituel. Ménitra cherche le sourire de Cheena, mais il a disparu, lui aussi. Elle mange son cadeau, remercie la jeune femme et retourne se cacher.
Elle se souvient de cris... De pleurs, mais ce n'est pas elle qui pleure. Du sang... mais ce n'est plus elle qui saigne. C'est Ménitra... Elle a frappé l'homme qui allait emmener Cheena dans sa tente. L'homme est étalé par terre, sa tête ressemble à de la bouillie. Les autres se precipitent sur Ménitra, elle crie encore et s'ecroule par terre. Cheena a vu... Ménitra est perforée de toutes parts, le sang s'ecoule lentement et les yeux suppliants de la jeune femme sont toujours ouverts.
Mishun.{Mishun} Lendemain
Elle s'éveillait difficilement. Un mal de crâne atroce l'empêchait d'ouvrir les yeux, et ainsi de voir qui lui parlait ainsi.
Mishun...
Elle se massa l'arête du nez, avant de se décider à ouvrir enfin les yeux. Elle reprima une soudaine envie de vomir, et plaça ses mains devant ses yeux. Du soleil ? Mais où était-elle donc ?
Mishun !
Tout en gardant l'autre main sur les yeux, elle balaya l'espace devant elle de sa main droite. Sa main rencontra une petite boule de poils. Elle se décida à enlever sa main de devant ses yeux. Elle était au sommet d'une hauteur, peut-etre une petite montagne. La mer et le ciel bleu qui lui faisaient face l'emerveillerent, puis elle se tourna vers le soleil sans aucun egard pour la creature qui l'appelait impatiemment. Elle sourit et retomba sur le sol en emplisant ses poumons au maximum. Elle resta un moment sur le sol dur, les yeux rivés vers les nuages qui passaient au dessus d'elle. Elle caressait le sol avec douceur, lorsque sa main rencontra de nouveau un amas de poils. Elle se redressa et s'assit, faisant face à son compagnon.
-Bonjour, Mishun.
Le langage qu'employait le petit diablotin n'avait rien de commun.
-Bonjour... petit démon... Sais-tu d'où je viens ?
Etrangement, la jeune femme lui repondit comme si elle avait toujours parlé cette langue étrange.
-Non. Mais sans doute suis-je apparu ici en même temps que toi pour veiller sur toi.
-Ho... je vois... Tu n'es pas de trop, Garham...
Le démon sourit affreusement et s'assit face à Mishun, la detaillant de haut en bas. Mishun fit de même, admirant son corps nu qui lui parut infiniment beau au soleil, ses longs cheveux gris tombant en cascade sur ses épaules. Elle passa ses mains sur tout son corps comme vérifier qu'il ne comportait rien d'anormal. Elle fut surprise de trouver à son cou trois objets... Une chaine réunissait une sorte d'écaille de dragon noir et un bijou étrange. Accroché à cette chaine, un bandeau noir.
-Ton corps s'est materialisé avec ces objets autour de ton cou.
-Materialisé ?
-Oui. Tu ne savais pas ?
-Non... Je ne sais pas comment je suis arrivée ici, comme je te le disais.
-Ha.
Mishun regarda la mer, songeant que son bonheur ne connaitrait plus de limite. Son seul souvenir residait en un immense vide... Elle savait qu'avant de ressentir un vide de souvenir, elle avait ressenti un autre vide... Mais elle ne voulait pas se souvenir d'où il venait.
Mishun apprenait à se défendre grâce à son petit démon. Son corps était faible, mais elle avait le sentiment qu'il en avait toujours été ainsi. Aussi puisait-elle dans sa force mentale pour détruire ses ennemis. Garham lui apprit comment créer du feu de ses propres mains, et elle apprit par un maître démoniste qui la considerait comme telle comment corrompre ses proies. Ses pouvoirs se developpaient peu à peu, et elle restait consciencieusement à l'écart du reste de la population. Ils parlaient un langage qui lui était inconnu, tellement lointain du démoniaque qu'elle connaissait...
Bien qu'ils se disputaient régulierement, qu'ils n'étaient jamais d'accord sur rien, et qu'il était arrogant, Garham et Mishun pouvaient passer des heures à converser sur ce que l'on devrait faire du peuple qui ne parlait pas leur langue ou sur les origines obscures de Mishun.
En retournant, sur la falaise où ils étaient apparus, Garham et Mishun virent une ombre immobile au fond de l'eau. Il descendirent avec précautions, manquant de se briser les os à chaque pas. Arrivés au bord de la mer, ils apperçurent enfin ce qui créait l'ombre, de là-haut. Au fond de l'eau, gisait le cadavre d'une jeune femme aux longs cheveux gris. Le corps était balloté par le reflux de la mer, mais il ne bougeait pas d'un pouce, ses pieds retenus par un enchevetrement de plantes aquatiques. Mishun fit remarquer à son ami que ces algues n'avaient poussé qu'aux pieds de la jeune femme... et Garham fit remarquer que le jeune femme en question était le sosie parfait de Mishun.
Véxée par cette revelation qui n'était pourtant que vérité, Mishun remonta la falaise, ramassa les maigres possessions qu'elle avait derobé aux cadavres de ses ennemis et parti, son diablotin ricannant aux trousses. Ils croisèrent en route un guerrier, une voleuse et un paladin pressés qui se rendaient au bord de la mer, scrutant le fond de l'eau avec inquietude.
Le lendemain, Garham se balançait doucement aux arbres de la forêt d'Elwynn, seul. Mishun avait disparu aussi étrangement qu'elle était venue.
Mishun.{Mishun} Lendemain nouveau
Elle ouvrit les yeux brusquement. Au dessus d'elle, un plafond. Un plafond ? Quel plafond ? Depuis quand dormait-elle dans une maison ? Elle s'assit sur le lit moelleux en fronçant les sourcils, avant de faire un bond d'au moins un metre. Sur le lit, le cadavre de la jeune femme qui était dans l'eau. Sauf qu'elle respirait, et qu'au lieu d'avoir des plantes aux pieds, elle avait une tache violette qui croissait sur son épaule droite. Elle n'était plus morte ? Mais comment cela était-il possible ? Retenant un juron, elle sauta du lit et s'enfuit en courant, se moquant de sa nudité. Garham l'attendait devant la porte de l'auberge, visiblement agacé. Il venait de se faire mettre dehors par un paladin hautain, ce qui accentuait sa mauvaise humeur habituelle. Mishun soupira de soulagement en le voyant là. Ainsi, elle n'était pas totalement perdue.
-Où t'étais ?
-Je ne sais pas. Epargne-moi tes commentaires, je n'y suis pour rien.
-Ca fait dix jours que je te cherche !
Mishun resta interdite devant cette revelation. Dix jours ? Mais où était-elle donc durant ce laps de temps ? Son dernier souvenir avant son reveil était Garham lançant une boule de feu sur un défias... L'aurait-on droguée ? Capturée ? Fait du mal ? Mais... et le cadavre de la jeune fille revenue à la vie ? Son double ? Et pourquoi était-elle apparue près d'elle, une fois encore ? Mishun secoua la tête et rencontra le regard desapprobateurs ds passants. L'absence de vêtements et la conversation avec le démon n'étaient guère appreciés. Elle leur lança un regard noir et parti en courant, Garham aux trousses.
Mishun reflechit. Elle reflechit à l'histoire étrange qui était la sienne. Venue de nulle part, materialisée, comme le lui a dit Garham, sans aucun souvenir, et pour seul repaire le visage d'une morte, ou a demi morte, le visage d'une jeune femme qu'elle pourrait qualifier de jumelle si elle n'était pas si certaine de n'avoir rien en commun avec elle. Si elle voulait en apprendre plus, il lui faudrait parler. Parler une langue qu'il lui repugnait de parler, le commun. Garham surprit ses pensées et grogna. Elle lui tira la langue d'un air stupide et se dirigea vers l'auberge. Garham la suivit de près, craintif et impressioné par le regard que lui lançaient les passants. Mishun, elle, ne se souciait guere des chuchotements des villageois. Elle n'y comprenait rien, et se fichait eperdument de ce qu'ils pouvaient penser d'elle. Sa longue robe rouge flottait derriere elle au rythme de ses pas, et elle se savait séduisante. C'était là le princpal. Séduire. Et apprendre.
Elle s'immobilisa au milieu de l'auberge, à la recherche de quelqu'un capable de lui porter un interêt. Contrairement à ce qu'elle imaginait, tous les regards ne se tournèrent pas vers elle et son diablotin. Seuls quelques yeux hostiles la toisèrent, pour finalement se retourner sur leurs compagnons et les conversations qui ne s'étaient pas arrêtées reprirent de plus belle. Vexée, elle s'assit près d'un homme qui portait une cagoule, et lui demanda dans sa langue rude s'il pouvait l'aider. L'homme sembla s'affoler et s'ecarta tout d'abord. Mais Mishun fit la moue et il decida finalement de lui apprendre a parler une langue plus decente que le démoniaque. Quelques heures plus tard, Mishun connaissait quelques rudiments du commun, et elle s'amusait à jouer les Candides. C'est ainsi qu'elle fit la connaissance d'Argrima. De Blichtein. De Draki. Et d'autres...
Fière de ses nouveaux amis, elle se mit en tête de faire comme si elle les aimait réellement... Et ainsi, elle prit la défense d'Argrima. Contre Radjah et d'autres malfrats. Radjah... Elle était persuadée de le connaître, tellement qu'elle préfera partir que de l'attaquer...
Chère Ménitra...{Cheena} Pardon, Mère.
Je n'ai plus le temps de t'écrire, les événements me noient peu à peu dans leur défilé incessant. Il y a dans ma mémoire des choses que je n'ai guère envie de remuer, aussi serais-je brève. Nelalendir est parti. Pourquoi ? Parce qu'il sait ce que je suis et ce que je ne peux être. Lorsque que je l'ai réalisé moi-même, l'alcool affluait dans mes veines et je me suis jetée de la falaise d'Elenore, reculant d'un pas pour chaque trahison que je lui ai infligé. Mais que je me tue moi même ne pouvait pas lui faire de bien, aussi a-t-il ramené mon âme à lui, pour mieux me noyer dans l'immensité de la mer. Sans Argrima et Draki, j'y serais sans doute encore. Je me suis reveillée sans autre souvenir que celui de ma langue, et Ayany l'a rappelé en me parlant de Kohrin. Le coeur à ses raisons que la raison ignore...
Ayany... cette femme m'a replongé dans le coma quelques jours plus tard... Kohrin l'a contaminée, elle a aussi besoin de sang, et je l'ai vue mordre quelqu'un. Alors que je la menaçais de la trahir, elle m'a empoisonnée. Je ne sais combien de temps je suis restée dans cet état, mais Kelzo et Rose m'en ont sorti. J'ai revé, tout ce temps, que j'étais dans une prison, perdue entre le temps et le sable, où chaque instant semblait une éternité, où chaque parcelle semblait prête à sa detruire. Je sais pour avoir rencontré la femme que j'ai remplacé là bas qu'il s'agit d'une prison Zhahamet. A mon reveil... Argrima m'a dit qu'il m'avait cherchée, tout ce temps... j'aurais du savoir, j'aurais du voir... S'il m'avait cherchée, il m'aurait trouvée... Mais l'amour rend aveugle, et l'amour que je lui porte m'a rendue sourde, aussi. Il m'a laissé tomber pour Gilda... Au bout de DEUX jours. Je suis effondrée.
Je ne sais pas que sont les Zhahamets exactement, je pense que ce sont des genres de démons. J'en ai rencontré ce qui semblait être le chef, Radjah. La femme que j'ai "remplacé" là-bas se nomme Mishun. Elle me ressemble comme une soeur jumelle, c'est très etrange de se regarder et de s'entendre parler. Radjah à un frère, Souhad. Je sais aussi que Scheena, qu'Argrima considère comme la mère de Gwaen -cette enfant est ma fille, qu'ils le veuillent ou non- a des liaisons avec Souhad, et peut-être même qu'elle en a avec Radjah. Cette femme a trahi l'homme que j'aime... Et a livré Gwaen à Radjah. D'après ce que j'ai compris, il compte briser les sceaux portés par chaque gardien pour liberer la puissance de mon enfant. Mais qu'arriverait-il au monde et à Gwaen si cela arrivait ? Mon sceau a déjà été brisé lorsque Nelalendir m'a noyée. Celui d'Argrima a été brisé lorsque Scheena le lui a volé. En reste trois... C'est pour cela que j'ai enlevé Gwaen, je l'ai prise avec moi et emmenée dans ma chambre, à Strangleronce. Je lui fais decouvrir le monde, petit à petit. Et je la tiens eloignée du monde de fous qu'est Stormwind. Cette enfant est extraordinaire... Je l'aime.
Cheena.
16
Chère Ménitra,
Je t'ai enfin comprise. Je te pardonne, et te demande ton pardon en retour pour t'avoir haïe toutes ces années. J'ai rendu Gwæn à Radjah. J'aurais pu ne pas le faire, mais je nous aurais mis toutes les deux en danger. L'équité sait à quel point cel m'a dechiré le coeur de la remettre entre les mains de Radjah. Et... Scheena lui manquait... Sa vraie mère. Un jour cette vipère l'abandonnera... Faites que ce jour soit celui où je sauverai cette enfant des griffes du Mal.
Cheena.
Cheena se regarde une nouvelle fois dans l'eau. Ses joues sont creusées et ses yeux cernés par les larmes qu'elle ne cesse plus de verser. Les hommes qui ont peri par sa lame cette nuit là aussi, ressemblaient à ça. Les femmes étaient méchantes avec Cheena. Elle les a perforées de la même maniere qu'elle ont tué Ménitra. En commençant par la gorge, sinon, elles auraient crié.{Mishun} Mémoire
Cheena est partie... Elle trouve refuge aux alentours de l'abbaye de Northshire, dort dans son étable la nuit, vole le pain des frères le jour. Quand le regard des gardes se fait trop pesant, elle disparait dans l'ombre et s'en va. Les années passent... une, deux, trois, quatre... Elle apprend a voler, a suivre les autres enfants sans se montrer. Elle sait déjà lire, ecrire et compter, mais elle apprend le nom des fleurs avec eux.
Un jour, elle rencontre un être etrange... Elle lui demande pourquoi il n'a pas de levres, comme elle. Il ne repond pas et un sourire etrange se dessine sur son visage vide d'expression. Il l'assome, Cheena n'a pas compris.
Elle se reveille sur une table en bois moisi. Elle a mal à la tête, elle veut y poser sa main. Elle ne peut pas, quelque chose la retient. Elle veut savoir quoi, elle essaye de regarde... Une sangle retient son cou. Elle est entierement enchainée à la table... Elle regarde autour d'elle comme elle peut, un cadavre pend accroché à un mur, une femme dort dans une cage pendue au plafond, du moins, c'est ce qu'elle espère.
Quelque chose se penche au dessus d'elle. Son odeur lui donne envie de vomir, ce qui semble faire sourire la chose. La peur passe dans les yeux de Cheena. Va-t-elle subir ce qu'elle a fui a nouveau ? Une douleur épouvantable, menaçant de lui faire exploser le crane, lui laisse croire qu'elle subira bien pire... Elle hurle.
Un cachot, vide, du pain moisi et un os. Si les souvenirs de la jeune fille sont exacts, il n'y a rien d'autre autour d'elle. Une serrure rouillée, personne dehors. Ils avaient beaucoup baissé leur vigilance a son egard, ces derniers temps. Cheena taille l'os contre le mur, elle va s'en servir pour crocheter la serrure. c'est le moment ou jamais, ou elle subira encore les sorts des sombres mort-vivants.
La serrure est cassée, la porte s'ouvre, Cheena plonge dans l'ombre protectrice et sauve sa peau. En passant devant un lac d'eau verte, elle se regarde... Le visage qu'elle voit ne ressemble plus à celui qu'elle connaissait, rond et agréable... et ses cheveux avaient viré au gris. Elle avait seize ans.
De retour à l'abbaye de Northshire, elle ne reconnait plus rien. Les maisons ont disparu, un rempart a été dressé. Elle pense passer une derniere nuit dans l'étable mais Jorik est déjà là. Jorik était gentil... jusqu'à ce qu'il comprenne qu'elle était devenue plus douée que lui même dans l'art de la discretion, et Cheena se retrouva de nouveau seule.
Aujourd'hui, elle doit avoir environ dix neuf ans, et elle regarde son visage fatigué dans l'eau claire du lac. Tout ça c'est du passé... Les gens qui s'occupent d'elle sont gentils, elle n'a plus peur. Elle commence seulement à se rendre compte que la douleur de son coeur égale celle du corps de ses seize ans...
Elle était devenue une habituée de l'auberge, à présent. Aller et venir, entre la cave et les chambres, lui semblait familier. Elle parlait un peu mieux. Plus de traces de sa jumelle, à son grand soulagement. Quelqu'un l'avait peut-être bougée de place. Personne ne se posait donc de question a leur sujet. Seulement sur la provenance de Mishun. Elle aimait à dire qu'elle était un démon, cela effrayait les gens... Ce qui était assez drôle, il fallait bien l'avouer. Mais c'était peu utile car, voyant la faiblesse de son corps, personne n'y pretait attention, et la peur s'evanouissait bien vite. Par contre, certaines personnes debarquaient avec une épée luisante rouge sang. Ces personnes pretendaient vouloir l'occire, et ainsi, Mishun se retrouvait obligée de ruser, ou de prendre la fuite pour sauver sa peau. Elle n'aimait pas trop ça, ausi arrêta-t-elle de dire qu'elle était un démon provenant du Néant.
Alors qu'elle montait les marches de l'auberge par curiosité, après avoir entendu quelques pas sur le parquet, elle se retrouva nez à nez avec Radjah, et, a ne pas en douter, son frère. Souhad. Rose Blue, une elfe peu amicale, était en train de lire. Ne prêtant aucune attention à elles, Souhad et Radjah continuaient à discuter. Dans une langue que Mishun connaissait... Mais qui n'était pas du démoniaque. Quel était ce mystère ? Elle s'approcha et ecouta leur conversation. Ils s'interrompirent et la regarèrent.
"Qui es-tu pour nous écouter ainsi?", gronda Radjah en commun.
Hesitante, elle répondit : "Mishun..."
"[Zhahamet] ... Mishun ? Est-ce bien toi ?" Le ton de Radjah avait changé et il avait repris la conversation dans la langue inconnue.
"[Zhahamet] Il semblerait. Pourquoi diable parlez vous une langue que je connais, et pourquoi diable avez vous l'air de me reconnaitre ?" dit-elle dans un Zhahamet parfait.
"[Zhahamet] Mishun... la vie des humains t'aurait-elle ramollit le cerveau ? Nous sommes les fils du roi Sarmate !"
"..."
"[Zhahamet] Souhad... Je crois que son esprit fragile a été endommagé par le voyage..."
"..."
"[Zhahamet] Oui. Rendons lui la mémoire."
Les deux frères fixèrent Mishun de leurs yeux flamboyants et se prirent la main. Ils débutèrent une incantation et leurs mains se mirent à luire. Mishun ne bougea pas, désireuse de connaitre son passé. Mais ce n'était pas l'avis de Rose qui n'avait pas bougé jusqu'ici...
"Non mais vraiment ! Parler une langue démoniaque sous mon nez ! Qu'est-ce que vous croyiez ??"
A ces mots, elle abattit le plat de sa lame sur Radjah, qui, decontenacé, perdit le fil de ses pensées. Seule l'incantation de Souhad parvint a sa fin et Mishun ne retrouvit qu'une mémoire partielle. Rose les fixait mechamment, son épée rougeoyante menaçant les trois Zhahamets. Peu desireux d'y laisser la peau et de démentir leur nature démoniaque, ils prirent la fuite en sautant par dessus la rambarde de l'escalier de l'auberge.
Chère Ménitra,
J'aimais tant Argrima, et Argrima est parti avec Gilda. La vie est injuste, mais quand ne l'a-t-elle pas été ?
Lianrhyn aimait tant Gilda, et Gilda est partie avec Argrima. La vie est-elle si peu loyale envers ceux qui l'aiment ?
Nous nous sommes consolés mutuellement, nous nous consolons encore. Hélas, je crains que ces rejouissances ne doivent avoir une fin. Lianryn est amoureux de moi, mais moi, c'est Gwæn, et elle seule que j'aime et que je pourrais plus jamais porter dans mon coeur. Lianrhyn aura mal au coeur, mais il survivra. Il aime la vie, même si elle ne lui sourit pas plus qu'à moi. L'autel de mon mariage sera celui de ma mort, en fin de compte. Que l'équité me pardonne : je suis née ombre, et mon âme retournera d'où elle est venue. Puisse ce journal sombrer dans la lave. Je suppose que Mishun ira le chercher. Qu'elle y reste. Petite Gwaen, que ta vie soit belle et longue, que tu sois heureuse.
Cheena.
18
Je vous aime et vous aimerai toujours, même là où je vais... Soyez heureuse...*lettre de Jierdan*
Adieu.
Grey
Salutations,*lettre retrouvée*
Il me serait fort difficile de vous décrire les tenants et aboutissants du rituel employé, mais je ne suis plus le Jierdan que vous avez pu connaître par le passé, donc je prie pour que vous ne me teniez aucune rigueur pour l'humain abject qu'autrefois je fus.
En ce qui concerne le jeune maître, il ne sort que rarement de ce qu'il nomme son repaire et j'ignore moi-même ce qu'il compte faire, je suis désolé de ne pouvoir vous aider davantage, au revoir.
Je n'ai rien à ajouter je crois... puisque de toutes les manières, votre opinion est faite. Sachez simplement une chose: je vous aime et je n'ai jamais cessé de vous aimer depuis que nous nous sommes rencontrés ce soir-là, à Southshore...{Cheena} Lyandras et composants.
Mon coeur n'est pas totalement vide, et vous êtes la seule lumière qui vit en lui... je vous souhaite une longue et heureuse vie.
Grey
Lyandras est affreusement malade. Je lui avais promis mon aide, mais... la colere m'a empeché de tenir ma parole. Je regrette... Il est dans un état critique, je dois me depecher de l'aider, ou bien j'aiderai à l'enterrer...
Recapitulons les caracteristiques de son poison.
- réagit violemment aux sorts des paladins et pretres
- potions de soin calmantes
- toux avec crachats de sang
- pertes de connaissance
Et voici les resultats obtenus par mes premiers tests :
- presence d'Etouffante concentrée, trop apparemment
- présence d'herbe mortelle, en plus grosse quantité
- le poison a été rehaussé par un elixir puissant, nommé cadeau d'Arthas
Je ne sais pas encore comment faire pour annuler les effets du poison. Je suppose que je vais devoir un moyen de detruire l'action des plantes. Pauvre Lyandras...
Cheena referma son carnet en soupirant. Elle jetta un oeil à Gwæn, petite puce endormie, et à Suhaymah, visiblement plongée dans ses pensées, regardant la mer de Booty Bay.
Elle caressa le motif en relief de la couverture de son journal du bout des doigts. Il avait reccuilli les pensées qu'elle ne pouvait pas garder en elle, et elle savait qu'il manquait un tas d'informations pour qu'il devienne important. Tant pis...
Elle le laissa bien en evidence sur la table, ne doutant pas que Suhaymah y jetterai un petit coup d'oeil. Elle embrassa Gwæn et parti, le coeur lourd, trop lourd.
Elle repensa à un tas de choses dont je ne crois pas utile de parler ici, elle pleura un peu en montant sur le gryphon qui l'emmenerait aux Carmines. Elle s'endormi sur son dos, le temps du voyage, bercée par ses mouvements doux, la tête posée sur ses plumes soyeuses.
Elle avait fait tout ce chemin... Elle avait tenu tout ce temps... Supporté les viols, la torture, les coups, la mort, tout ça, pour que de stupides sentiments lui crevent le coeur, la poignardent dans le dos. Elle avait decouvert que les gens ne sont pas ce qu'elle pensait qu'ils etaient. Candeur, candeur... comme elle en était loin...
Elle emit un sifflement aigu, desagreable a l'oreille humaine, à l'oreille de son destinataire aussi, qui arriva quelques minutes plus tard en lui donnant un coup de sabot sur le crane.
-Rimah... Quel gamin... C'est pas le moment...
Elle renifla et grimpa sur Rimah. Son étalon noir, elle l'aimait beaucoup. Elle l'avait d'ailleurs nommé ainsi parce que... Argrima...
-J'aurais pas du t'appeler comme ça, mon vieux. Au moins, toi, tu reponds quand je t'appelle, et tu te tailles pas quand j'ai besoin de toi...
Le cheval s'ebroua, et Cheena lui donna un leger coup de talon. Ils se dirigeaient vers les Steppes Ardentes. Rimah le savait, il se demandait d'ailleurs bien pourquoi Cheena voulait l'emmener là-bas. Mais Cheena descendit à l'entrée, deposa un baiser sur son museau et lui recommanda d'être prudent. Rimah sembla hausser les épaules et parti au galop.
Les Steppes... Elle était venue ici, auparavant... plusieurs fois, mais la premiere avait été un pique nique avec Nelalendir. Il lui avait dit qu'ils se marieraient ici... A l'autel des tempêtes, plus exactement.
Elle traversa les Steppes et grimpa sur l'os du centre, meprisant les Demonistes Blackrock du regard. Elle tourna autour de l'un deux, puis s'eloigna un peu. Un énorme crâne lui faisait face. Elle monta sur la pierre et fit face aux Orcs qui la regardaient d'un air curieux.
Elle sourit, prit une grande inspiration et envoya un couteau de lancer dans la figure du premier orc venu. Les autres ne tarderent pas à commencer leurs incantations, en colere, et lancèrent leurs sorts sur elle.
A des centaines de kilomètres, de l'autre côté de la grande mer, une jeune fille se reveilla en sueur, terrorisée, reveillant l'elfe qui dormait à ses côtés.
- Chht Neph'o... Ne t'inquiete pas ma fille... tu rêvais...
*La page est froissée et arrachée par endroits.*
Chère Ménitra,
J'enrage ! J'enrage ! Si tu savais comme j'enrage ! On ne peut ni vivre ni mettre fin à sa vie en paix ! C'est insupportable ! Je pensais m'être perdue assez loin pour que personne ne vienne me chercher, mais si. Et devineras-tu qui ? Grey, accompagné par Kelzo. C'est incroyable. Ceux qu'on croit ne plus jamais revoir surgissent-ils toujours là où on ne veut pas d'eux ? J'ai un mal de crâne atroce, à présent. Ha oui, j'avais raison. Mishun a effectivement recupéré mon journal, et, l'Equité la maudisse, elle l'a entierement rénové, elle a recopié les passages brûlés parfaitement, imitant mon écriture mieux que je ne l'aurais fait moi-même. Cette succube démoniaque a-t-elle un autre but que me faire enrager ?
Alors me revoilà sur la scène de la vie, comme un chien dans un jeu de quille. Sais-tu qui d'autre est revenu me terroriser ? Rien de moins qu'un démon en furie : Nelalendir. Môsieur n'est pas content car il veut recuperer sa Lumière d'Elune à la noix. Mais pour ça, je dois mourir, figure-toi. Encore mourir ? Si c'est pour me faire ENCORE ressuciter par un paladin maudit ou un prêtre en rut, non merci. Il peut aller se faire cuire un oeuf.
J'ai posé ma candidature à Radjah, je veux entrer dans les Chasseurs de Primes. Ca n'a pas l'air de le déranger plus que ça, la seule condition est que je survive à Nelalendir. Ca risque d'être compliqué. Un démon entrainé ne fera qu'une bouchée de la petite voleuse d'ombres que je suis. Aussi m'aidera-t-il. De toutes façons même si je meure, il se trouvera bien quelqu'un pour me ressuciter bravement.
*Le bas de la page est arraché*
19
*La page est moins froissée et arrachée que la précédente, mais quand même.*
Chère Ménitra,
Je fais partie des Chasseurs de Primes. J'ai récupré Gwæn, définitivement cette fois ci. J'ai pris la place de Silnaïs dans le rôle de bras droit de Radjah. Sauf que je ne ferais pas de ronds de jambe pour que Radjah tombe amoureux de moi. Peut-être serais-je la seule femme de son entourage à n'avoir jamais tenté de m'en faire aimer. L'autre sera peut-etre la seule a y avoir reussi. J'ai déménagé de Booty-Baie pour emmenager chez Radjah, ou plutôt chez son nain, Ginoth, dans le quartier des nains, à Stormwind.
Gwæn est affreusement malade, c'est pour ça que j'ai déménagé. Je pense qu'elle a atrapé la fièvre de la jungle. Mais Radjah est aussi atteint. Je ne sais pas trop quoi faire, à part potasser des bouquins sur le sujet. Ils sont nombreux, mais aucun ne me donne la description de leur maladie. J'espère que ce n'est pas trop grave et que je trouverai la solution rapidement. Gwæn dort... pour la première fois.
Cheena.
20
Chère Ménitra,
Je pense que l'Ombre m'a définitivement abandonnée. Je ne sais si la Lumière sera une meilleure alliée. Radjah a été enlevé. Le sort fait preuve d'une ironie qui me remplit d'amertume. Mais c'est le sort qui m'était reservé, de toutes manières, lorsque j'ai choisi de laisser Nelalendir. A présent, je ne sais plus ce que je dois faire. Ce Grand Serpent dont les gens me parlent... Ce Démon Blanc et cette Araignée... Ce ne sont que des noms, je le sais. Reste à savoir qui ils sont. L'Araignée, c'est Radjah. Les autres... Je souhaite que la marque de mon dos n'ai rien à voir avec le Grand Serpent; quand au Démon Blanc, certains disent que c'est Radjah, mais ce sont des imbéciles. Radjah n'est pas plus démon que moi.
Il veut rallier Radjah à sa cause. Et il semblerait que sa cause, ce soit la destruction du monde. Radjah résiste... Mais Cymbelîne à reçut cette lettre... Ils veulent qu'elle descende dans les égoûts, ils veulent se servir d'elle contre Radjah. Et Gwæn, elle, veut descendre aussi. Je ne sais pas ce que je dois faire, mère, aide moi... C'est vrai que Gwæn est forte. Mais puis-je risquer sa vie pour sauver celle de Radjah ? Il ne me le pardonnerai jamais, et j'en mourrai si elle disparaissait. De toutes façons, je ne sais trop si je pourrai l'empêcher de venir si elle le veut vraiment... Ses pouvoirs dépassent les miens et mon coeur refuse de lui faire le moindre mal. On verra... Je vais demander de l'aide à Ielou... Si ele a su l'aider une fois, elle saura le faire une deuxieme fois... c'est pour une bonne cause, non ?
Salazare m'a promis son aide pour retrouver Radjah. Lui et Cymbelîne sont plus proches chaque jour. J'ai écouté ce qu'il avait écrit à Cymbelîne... C'est magnifique. Je suis heureuse pour eux. Même si Salazare reste assez étrange à mon égard. Mais ce n'est qu'un homme... Tout comme Grey, qui m'a dit durant les premières cinq minutes où je le voyais depuis des Lunes qu'il aurait souhaité ma mort...
En esperant que tout s'arrange, je t'aime
Cheena.
Chère Ménitra,
J'ai vu des tas d'horreurs dans ma vie... On en a partagé beaucoup, et tu as été la pire, je crois... Mais ce que j'ai vu cette nuit a dépassé un seuil que je croyais ne jamais atteindre... Peux-tu croire qu'il éxiste en ce monde des êtres capables de vivre ainsi mutilés ? Je ne sais ce que sont ces choses, peut-etre furent-ils des humains, il y a longtemps... Mais il n'en reste rien qu'une vague apparence. Ces êtres ne m'emplissent pas de pitié mais de dégoût. Leurs bras, leurs jambes, leurs doigts, leurs mains, leurs yeux parfois, ne sont plus que des lambeaux de peau, des morceaux de chair, des moignons purulents... Mais je ne crois pas que ce soient des zombies, leurs mouvements sont rapides comme l'éclair et ils n'agissent pas aussi stupidement qu'on s'y attendrait.
J'ai décidé d'emmener Gwæn dans les égouts, malgré ma peur immense de la perdre. Mais elle est puissante... Et je ne pouvais pas laisser Radjah plus longtemps. J'ai emmené une nouvelle recrue aussi, Tombelîne, et une connaissance de Gwæn, Lisèn. Suhaymah et Ghinoth sont venus aussi, evidemment.
Nous sommes passés par une trappe, à la cave du Solitaire Bleu. Nous sommes passés par trois niveaux... Des énigmes, des horreurs, des cadavres en morceaux... Et Radjah, tout au bout de ce qui m'a semblé être un interminable cauchemard. Radjah, jambes, bras, langue et yeux arrachés... Par l'Ombre... Mon coeur s'est brisé en mille morceaux de le voir dans cet état. Nous l'avons ramené et Gwendolline l'a soigné tant bien que mal. Il est encore dans le coma... J'espère qu'il se reveillera...
Je t'aime, mère adorée, et je regrette tant que tu ne sois pas là pour me rassurer...
Cheena.
44
Chère Ménitra,
Radjah s'est reveillé. J'en suis heureuse, il a un peu de mal a parler, mais il semble serein. Un poids sur mon coeur s'envole, la famille qui se construit peu a peu n'est pas encore brisée. J'attends de rencontrer Tombelîne pour savoir ce que je dois faire pour rendre ses jambes et ses bras à Radjah... Devrais-je tuer ? Devrais-je mutiler quelqu'un pour lui dérober ses membres ? Si je devais faire ça... Je ne sais pas si je le ferai moi même... Je n'ai même pas reussi a frapper Talah, quand j'en ai eu l'occasion... Je suis faible, tu crois ? bien sur que je suis faible. Mais le tout est de ne pas le montrer. Tes collègues m'ont fait tant de mal que j'ai à présent peur de le faire moi-même... Mais qu'y puis-je ? Si je dois commettre ces attrocités pour sauver Radjah, je le ferai en fermant les yeux, ce sera un souvenir de moins...
Norië, le Vengeur, est passé voir Radjah. Je pensais qu'il profiterai de son infirmité pour le tuer, mais il n'en fut rien. Il a posé sa main sur sa tête et l'a emmené ailleurs... Lisèn tenait la main de Radjah, et elle a plongé avec eux. Je sais pour avoir déjà vu ce que voit Norië que ce qu'a vu Lisèn ne devait pas être joli. Norië voulait voir que ce Radjah avait vu... J'aurais aimé voir, moi aussi. Tant pis... Lisèn n'avait de toutes façons pas l'air fraiche en sortant de son illusion... Norië a dit à Radjah qu'il devrait redescendre dans les égouts et les vider de toutes ces horreurs avec lui. Je viendrai aussi, bien sur, et Lianrhyn a promis son aide aussi. Scheena et radjah devront combattre pour savoir si Scheena pourra ou non descendre... Depuis quand fait-il attention à la vie de ceux qu'il emmène avec lui ? C'est Hrunh qui risque de faire une drole de tête...
Je t'aime de tout mon coeur,
Cheena.
45
Chère Ménitra,
Je ne suis plus si sure que rester sous la protection de Radjah était une bonne idée. Il se joue de moi, il se joue de mes sentiments, et le savoir ailleurs m'énerve. Que m'arrive-t-il, mère ? Comme les conseils avisés que tu aurais du me donner me manquent... Mais peut-etre que si tu n'etais pas morte, je n'en serais pas là...
J'ai appris que Callirhoe avait subit une tentative d'assassinat. Je pense que c'est pour cela que Gwaen a fait une crise l'autre jour. J'ai offert mon aide pour retrouver celui qui l'a attaquée. Si Radjah refuse, je paierai de ma poche pour qu'il le fasse.
J'ai rencontré un drôle de chat, qui se dit être un des trois esprits que Radjah a liberé. Amröd... Il me parle de moi comme s'il me connaissait depuis toujours... C'est assez étrange. Il me dit de reprendre confiance en moi, que je suis la seule chose qui raccorde Radjah à l'humanité... Je ne le crois pas. Je crois que c'est Gwæn qui le garde parmi nous. Moi, je ne suis que celle qui maintient Gwæn à ses côtés... De toutes façons, pour peu que je n'agisse pas dans son sens, il me le reproche... J'ai decidé suite à sa lettre de jouer les bons petits soldats, ça l'agace encore plus. Il dit qu'il ne veut pas d'un robot. Alors je ne sais pas ce qu'il veut. Une femme-robot ? Qui fait semblant d'approuver tout ce qu'il fait, qui n'a jamais d'humeurs, et qui continue d'endoctriner la population a son sujet ?
"Non, Radjah est un homme adorable, pour peu que vous appreniez a le connaitre..." Tu parles... Il ferait mieux de repartir voir Scheena, elle aurait surement fait une femme idéale, elle. Et surtout, il l'aime... Par l'Ombre, si elle revenait et qu'ils me prenaient Gwæn, que crois-tu que je ferais ?
Maman, reviens, aide moi, dis moi ce que je dois faire...
Je revois Kelzo, de temps en temps. Il m'en veut parce que je ne vais jamais le voir pour qu'il m'enseigne ce qu'il sait sur l'art d'être pretre. Je revois Lianrhyn aussi... Je ne sais s'il est desesperé au point de revenir me voir en me disant qu'il m'aime, ou s'il m'aime vraiment. Je souhaite pour lui que la premiere supposition est la bonne... Sinon, il risque d'y laisser encore quelques plumes... Car je ne veux pas d'une nouvelle histoire sans lendemain. Je n'ai pas envie de construire autre chose que ma vie avec Radjah.
Tu me manques, Mère.
Cheena.
PS : Ne m'en veux pas, mais pour le bien de ma famille et de Radjah, je lui ai fait don de mon oeil gauche... Je préfere cela que de le voir perir a nouveau dans les entrailles de Stormwind parce qu'il est handicapé. Me comprends-tu ?
46
Chère Ménitra,{Dessin} Radjah
Voilà plus de deux semaines que je suis à Silithus. Aucune nouvelle de Gwaen, si ce n'est il y a quelques jours, par Radjah. Elle a été placée sous la surveillance de Mishun... Ca ne me rassure pas vraiment. Negligeante et folle, voilà tout ce qu'elle est. Mais si Radjah pense que cela vaut mieux...
J'avais quitté Stormwind avec deux objectifs. Le premier, m'entrainer. Le second, reflechir sur ma condition actuelle. En d'autres termes, partir de cette ville etouffante pour respirer un peu d'air, frais ou non, et surtout, SEULE. Et qui je rencontre à peine une semaine partie ? Radjah !! Ce bougre l'a-t-il fait exprès ? Peut-être cherche-t-il a m'enerver assez pour que je teste la strangulation sur son cou. Quoique j'aurais de nombreuses femmes en colere aux trousses.
Avant de partir, Gwaen m'a demandé pourquoi elle ne pouvait pas avoir un petit frere... Je lui ai demandé, en toute innocence, et surprise, avec qui donc je pourrais lui en fabriquer un, et elle m'a repondu Radjah ! Aurait-on l'air de s'aimer !?
Aspario, un ami, m'a demandé de dechiffrer hier soir une liste de prénoms. Une enigme, a-t-il dit. Rien de grave j'espere, et rien qui concerne Gwaen. Donc, pas assez pour me faire revenir. Si Aspario a un probleme plus gros que lui, là, je reviendrai peut-etre.
Avec tout l'amour que je donne PAS à Radjah,
Cheena.
47
Le dessin a été realisé avec soin... (et amour ?)
Radjah
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Tournant la tête à droite et à gauche, Neph'o raffermit sa prise sur son épée. Préparant son bouclier à parer, elle poussa un cri de rage et fondit sur son ennemi. La boule de poils n'eut que le temps de pousser un grognement d'impuissance avant de subir l'assaut de la guerrière. Le furlbog que Neph'o avait attaqué n'était pas isolé. Ca aussi, elle l'avait calculé. Si elle voulait devenir sentinelle, comme sa mère, elle ferait mieux de s'y prendre mieux que ça. Contrer les attaques de deux ennemis à la fois ne relevait pas de l'impossible, mais bien sur, elle subirait des dommages. Qu'importait, elle savait que le chemin de la gloire était long. Elle terrassa son premier ennemi avec facilité et assena un coup de bouclier au second, profitant qu'il regardait avec effroi son compagnon s'effondrer au sol. Ces furblogs laissaient trop d'ouvertures, elle n'avait plus aucun interêt de les combattre. Elle n'apprenait plus rien avec eux.
Après avoir prié Elune pour les deux créatures qu'elle avait tué, elle reparti vers le Nord. Elle croisa un humain en train de malmener un Traquelune. Elle assoma l'humain d'un coup de manche et poussa un cri assez effrayant pour que l'animal recule et s'en aille en courant. Ses yeux lançaient des eclairs, elle envoya un coup de pied dans le ventre de l'homme à terre, ce qui eut pour effet de reveiller l'être méprisable.
- Ne t'avise plus de toucher aux bêtes de la forêt, homme, ou tu subiras de nouveau mon courroux. Les Traquelunes ne sont que des animaux qui luttent pour leur survie. Ne t'a-t-on pas dit que seuls les ours bruns étaient enragés ? Crétin...
Elle le regarda d'un air hautain et s'en fut, esperant que sa victime serait assez folle pour se relever et s'en prendre à elle. Mais l'autre était tellement abasourdi par cette rencontre qu'il ne pensa même pas à bouger. Qu'est-ce qui clochait avec cette fille ? Elle se prenait pour une elfe ou quoi...
Des nagas... ces créatures qui envahissaient le maigre territoire elfe seraient des adversaires parfait pour passer la colère que cet imbécile d'humain avait provoqué. Elle inspira profondément et se mit en position d'attaque, et se rua sur la créature la plus proche.
"Cheena... Voilà déjà un an que je pleure la mort de mon épouse et que je vous ai posé cette question. Je crois qu'il est temps que vous m'en donniez la réponse, que je cesse enfin de me faire du soucis à votre sujet."
Je menais mon cheval jusqu'à l'étang, silencieusement. Je savais qu'Aspario était un homme bon, et gentil, et qu'il comprendrait. Je regardais fixement l'encolure de Rimah, me rappelant douloureusement l'origine de son nom. Peut-être que mon futur époux se rendit compte que je n'étais pas à mon aise, car c'est avec un sourire aimable qu'il me dit :
"Allons Cheena. Je ne vous demande pas de m'aimer... Je ne vous demande que votre main. Dans un monde aussi fou que le notre... Je crains que cela ne vous engage en rien...
- S'il est des raisons qui me poussent à refuser vos avances, celle-ci est bien la pire..., lui répondis-je dans un soupir. Mais je dois reconnaitre que votre compagnie est de loin la plus agréable de ma connaissance. Mais dites moi... Pourquoi diable voulez vous m'épouser si cela n'a aucune incidence ?"
Il descendit de sa monture et s'assit au bord de l'eau, à même le sol. Son regard trahissait la reflexion. Il cherchait ses mots, à l'évidence. Je fis de même et me laissai glisser à terre, près de lui.
"Vous qui m'avez protégé maintes fois au sein de Stormwind, vous devriez comprendre que j'ai besoin de me sentir protecteur envers vous. Et... Mes parents insistent tant pour que je prenne une seconde épouse que je crois bien que je dviendrai chèvre avant d'apprendre a changer un kobold en mouton !, finit-il par se laisser dire, son sourire bienveillant sur le visage. Et je sais pour avoir été là pendant cette longue année comme vous avez besoin de vous sentir au sein d'une famille. Et... tous ces hommes... Lianrhyn le premier... Je sais pour avoir été votre confident que vous avez besoin de vous proteger. N'ai-je pas raison ?
- Plus que jamais, Aspario. Et Radjah disparu, je ne sais plus ce qui me retient de vous faire maitre de mes jours. Mais je veux que vous ayez conscience d'une chose. Jamais je ne vous serai fid..."
Il posa un doigt sur mes lèvres, son doux sourire toujours ancré sur les siennes. Il le savait, bien sur. On ne peut être mon confident pendant près d'un an et ne pas connaitre mes moeurs...
"De tous vos amants, sous-estimeriez vous celui qui vous connait le mieux ?"
Un baiser ponctua la fin de la conversation, tandis que ses mains remontaient ma robe le long de mes hanches.
Un pixel de plus sur un tableau surfaitNos jours heureux (2)
Une tache d'encre sur une page gribouillée
Une femme seule au mileu de la foule
Rien d'extraordinaire.
Peut-etre est-ce là le probleme ?
Quel plaisir a-t-on de vivre lorsqu'on ne sort pas du lot
Pourquoi continuer ?
Ceux qui nous ordonnent de rester le font pour eux mêmes.
Je ne reste pas pour moi mais parce que ca vous est utile...
Je n'avais pas envie de servir à ça...
Un être dont le regard me rend joyeuseNos jours heureux (3)
Ses paroles sont comme une chanson qui donne envie de taper des mains
Et ses mimiques sont de celles qui font battre mon coeur
L'amour des adultes n'est rien
Rien comparé aux doux baisers de mon enfant
Sa joue douce et ses yeux endormis
Les mots d'amour qu'elle ne prononce plus valaient tout l'or du monde
Me voilà plus pauvre et demunie que le dernier des mendiants...
Il me regarde mais ce n'est pas lui.Nos jours heureux (fin)
Une demande en mariage... mais pourquoi ?
J'aurais hurlé de joie s'il l'avait faite il y a une semaine.
Mais tout change si vite...
J'aimais un démon ? Qu'importe... J'aurais donné ma vie pour lui...
Mais tout a changé et le froid s'est abbatu sur ses yeux de lumière...
Il me regarde et m'accuse, mais je n'ai encore rien fait pour le meriter...
Mais demain...
Tout aura encore changé.
Il ne me regarde pas, mais au moins c'est lui
Ses yeux sont inexistants mais ils rayonnent...
Je dois lui dire que je pars.
Que sa froideur m'est insupportable...
Que j'aimais mieux le démon que l'ange...
Que je prefere l'aveugle aux yeux de lumiere glacée.
Ils se brisent un à un
Je ne sens plus rien.
Plus qu'un millieme de seconde et j'en aurais fini
Fini les tourments que m'inflige la vie
Et tout est noir.
Mais il m'appelle... n'ai-je donc pas reussi ?
Je releve la tête et ce n'est plus lui qui me regarde
Il me fait plus peur encore que la mort...
Et en quelques secondes me voilà dans l'eau.
Elle s'insinue en moi comme un air substanciel
Par instinct je tente de la repousser, mais c'est trop tard.
Sa magie me retient au fond.
J'avale l'eau salée qui laisse un gout amer au fond de ma gorge
Mon cri reste etouffé, comme prévu...
Je vais mourir par sa main....
Je porte en mon sein un objet terribleGalope, Cheena, galope...
Qui ne verra jamais le jour, malgré tout l'amour que je lui porte
Ma vie contre la sienne...
Notre vie contre la sienne...
Son regard glacé sur ma nuque.
Il ne sait pas.
La chose prend vie en moi
Cet enfant mort-né vierge de toute faute
Mais je devrai faire face, encore, pour sauver celui qui n'a rien fait.
Comment ai-je pu aimer un être mort ?
Comment a-t-il pu m'aimer, lui aussi...
Comment a pu naitre en mon sein le fruit de cette union defendue
Mon fils est mort, et je vais le tuer.
Suis-je un monstre...
La mixture est prete, je la porte a mes levres
Le sol se derobe sous mes pieds et me voilà à terre
Mon ventre se dechire et voilà qu'il me fuit
Ombre, mon ombre... Fais moi fuir avec lui...
Elle galope si vite...
...que le vent lui pique les yeux. Elle pleure, encore, toujours. La petite fille qu'elle tient serrée contre elle ronchonne. Elle ne sait rien des larmes de Cheena, d'autre que son intuition d'enfant lui laisse voir. Il ne reste rien a présent de celle que Sanielle nomma "la fière compagne de l'Ecorcheur". Il ne reste rien à présent d'autre qu'une femme "sans importance", une femme dont le coeur a été ravi par de sombres âmes qui jamais ne le lui ont rendu.
Personne, jamais, n'aura essayé de comprendre pourquoi elle pleure.
Personne, jamais, n'aura reussi a secher ses larmes...
Et personne ne le fera jamais.
La tristesse a pris le pas su la raison, ce jour'd'hui. Lorsque cette femme de rien la regarda, mesquine, et murmura a une jeune fille "cette femme est un monstre". Un monstre...? Sanielle appelait ses hommes les monstres. Mais Cheena était un ange, avait-elle précisé. Et elle y avait cru.
Elle ne pense plus à rien en se jetant dans le canal. Elle ne pense pas que quelqu'un la trouvera, elle ne pense pas a sa fille qui l'attend a la maison. Elle ne pense pas plus à Nakhim qui attend son aide pour réaliser son idéal, ni à Sanielle, ni à Kilania. Elle ne songe qu'au vide que sera enfin sa mort, à la delivrance qu'elle apportera. Mais une fois encore, elle n'a pas le droit de choisir, et avant de la laisser aussi seule que lors de son suicide, les monstres s'acharnent à la faire revenir...
Nakhim, pour qui elle aurait tant aimé être une mère, un soeur, prend son visage dans ses mains et lui dit de partir, loin. Bien sur, qu'il ne pense qu'au bien de la jeune femme qu'il serre contre lui. Mais les larmes empoisonnées que Cheena pleure lui disent qu'il ne veut simplement plus la voir... Nakhim a déjà une mere et deux soeurs. Il a déjà un père. Il a déjà des amours... Il n'a pas besoin d'elle.
Alors Cheena acquiece et part sans mot dire. Puisque parler ne la mene jamais à rien. Puisque personne ne l'écoute. Puisque personne ne la comprend...
Et elle galope, ses cheveux d'ordinaire si bien coiffés volent dans tous les sens et le vent lui fouette le visage. Le gros sac qu'elle porte sur le dos lui meurtrit les reins, mais qu'importe. Seul son coeur saigne, et le reste ne compte plus.
Combien de femmes t'ont aimé, SalazareRequiem pour Cheena [1/3]
Combien as-tu tuées a petit feu
Combien de femmes t'ont hai, Salazare
Et a combien as-tu accordé tes yeux ?
Combien de gorges se sont nouées de te voir partir au matin
Combien de coeur se sont serrés de ne pas te voir le lendemain
Combien de pas ont foulé le sol en t'attendant
Combien de larmes ont coulé par ta faute...
Qui es-tu pour ôter la vie telles tes victimes...
Je te regarde toujours faire ta pantomime
Et je pleure, pour la derniere fois, sur cette vie que j'ai achevée
Sur cette vie qui m'a brisée, effondrée, gachée...
Par ta faute.
J'arrete aujourd'hui de m'appitoyer sur mon sort et je m'en vais, loin, le plus loin possible, là où personne ne me trouvera, en attente d'une vie meilleure. La victime s'en va... Elle laissera place a la femme pleine de vie qu'est sa soeur jumelle. Petite soeur, je te souhaite de toujours rester pleine de joie... ne grandis pas.
Depuis quelques semaines, l'ermite Tauren Falla Sagewind avait reccueilli cette jeune fille et son enfant. Chaque matin, elle leur portait fruits et lait frais, sous sa toile en peau de daim qui dominait toute la vallée des tarides. On pouvait clairement apercevoir les fumées de la Croisée des Chemins en longeant la Route d'Or du regard.Requiem pour Cheena [2/3]
Falla Sagewind tentait de se faire comprendre par des gestes simples et des regards tendres. Elle accordait la douceur dans tout ce qu'elle entreprenait ; Mais la jeune fille aux cheveux gris semblait paniquée et tenait la petite filles aux couettes blondes comme si quiconque voulait la lui arracher. Elles étaient barbouillées, alors Falla leur avait proposé quelques raffraichissement à l'eau de source. L'ermite vivait seule depuis que les orcs assuraient campagne contre les menaces centaures ; cela lui permettait d'être rassurée et de pouvoir garder une quelconque distance avec la ville. La jeune fille aux cheveux gris finit par accepter le dialogue, mais ce fut long et laborieux les premiers jours, puis elle se laissa apaiser des nuits à la belle étoile et voir sa fille s'amuser avec les bébés kodos lui redonnait le sourire. Le soleil permanent qui séchait les tarides lui rendait le teint plus rouge.
Cheena et Gwaen, deux noms bien difficiles à prononcer pour une Tauren qui souffrait déjà de parler un mauvais orc. Gwaen avait le sommeil lourd, ses journées étaient courtes, vite fatiguée par le moindre effort ; elle parvenait à peine à marcher quelquefois. Falla s'inquiétait de cette fatigue anormale mais ses rites shamaniques risqueraient d'effrayer Cheena, qui au contraire ne dormait presque plus, la main crispée sur ses armes en resserant sa fille.
Les jours passèrent. Cheena se résolut à faire quelques trajets jusqu'au port de Ratchet. Une femme semblait lui donner régulièrement de sombres nouvelles, parfois Cheena revenait au campement les yeux remplis de larmes. Mais Falla avait relevé autre chose, de plus étrange encore :
Gwaen semblait parler toute seule, plus qu'à son habitude et plus encore que les enfants de son âge. Certains objets disparaissaient, des objets pourtant futiles comme un piquet ou un gobelet en bois. L'ermite croyait aux esprits ancestraux mais les signes lui évoquaient une autre entité présente depuis peu, qui semblait troubler le comportement de la gamine. Cheena était nerveuse et particulièrement lorsque sa fille répéta inlassablement cet étrange nom en se balançant pendant 12 minutes :
"Ashnzar. Ashnzar" ...
Le tout aboutit à des hurlements stridents de Gwaen, en pleine nuit. Ni Falla, ni Cheena n'avaient jamais compris la raison, si ce n'est un éventuel rapport avec des antécédents qui paraissaient bien sombres.
Les lendemains furent plus calmes. Gwaen ne fit plus jamais de crises. Les choses étaient rentrées dans l'ordre si ce n'est qu'un misérable petit serpent cendré mordit la main de la douce Falla Sagewind afin de lui gâcher sa bonne humeur quotidienne, mais cela n'empêcha pas Cheena de rêver à une vie meilleure et Gwaen de s'amuser sur le flanc de la montagne.
Le réprouvé Lorce'ril offrait ce soir son plus beau concert à la Croisée des Chemins. Son orgue était réputé pour résonner dans tout Undercity d'une marche vibrante d'émotions, sordide et morbide mais d'une qualité musicale inoubliable. Il était rare de voir les réprouvés s'aventurer dans les terres arides, mais la soirée annonçait la macabre victoire de la Reine Noire sur les légions du Fléau des campagnes de Caer Darrow.
Falla Sagewind contemplait au loin les préparatifs de la cérémonie, espérant que la quiétude de son abri ne serait pas troublée par les festivités. Cheena et Gwaen revinrent de Ratchet, les mains chargées de fruits et d'appareils gobelins qui amusaient la petite : un casque à hélice et une pompe à bruits pour effrayer les animaux sauvage. Cheena souriait de temps à autres, l'oeil humide la plupart du temps. Personne ne la comprenait. Elle avait dû fuir Stormwind car sa solitude s'y était renforcé et les tourments prenaient des proportions exagérées. Au moins, l'ermite ne la jugeait pas, leur petite vie à trois commençait à redonner un peu de saveur à l'existence de la jeune femme. Elles s'assirent toutes les trois sur le flanc de la montagne, la vue dégagée vers la foule qui s'amassait aux portes de la Croisée...
Le soleil finissait sa chute dans une cascade rousse qui bravait le ciel. Les étoiles montraient leurs courbes à peine voilées par les nuages. C'était une belle nuit, douce. Les tambours de la Horde et leurs hurlements introduirent l'agitation de la Croisée, déjà noyée dans un bain d'alcool. Falla grimaçait, n'appréciant visiblement pas ce genre de barbarie à laquelle les orcs et les trolls s'offraient régulièrement en entraînant avec eux ses frères Taurens. Puis vers la mi-nuit, un silence soudain dans les tarides : le réprouvé Lorce'ril s'avança sur la scène élevée où se tenait son orgue. Il retroussa ses manches déchirées pour laisser guider ses doigts décharnés sur la première note qui fissura les Tarides d'une sombre résonnance.
Falla hurla brusquemment, la morsure du serpent s'était réveillée. Le sang empoisonné de l'ermite semblait la brûler de l'intérieur, Cheena s'empressa de chercher des herbes. La mélodie de l'orgue envahit complétement l'atmosphère, comme cette douleur que Falla ne pouvait oublier, sa peau craquelait légèrement, Gwaen tremblait à nouveau...
"Ashnzar, Ashnzar"
Lorce'ril abusait de son talent, l'harmonie funèbre plongeait la Croisée dans un silence terrifiant. Cheena se retourna, ne sachant que faire entre Falla souffrante et Gwaen qui grelotait nerveusement ; puis posa son regard vers le creux de la vallée... des formes grimpaient lentement en direction de leur campement. Au fur et à mesure que l'orgue frappait, les choses grimpaient, leurs mouvements étaient saccadés et leurs courbes se traçaient plus nettement tandis qu'elles approchaient. Elles étaient une vingtaine, tout autour de la colline qu'elles encerclaient. Leurs membres étaient déchiquetés, la chair pendait parfois en se heurtant sur les rochers, giclant le sang à même le sol plombé par leur bile et leur salive acide. Les choses rampaient ... lentement. Cheena était paralysée.
"Ashnzar, Ashnzar"... Gwaen hurlait. Falla avait l'oeil rempli de rage. L'orchestre teintait toujours l'atmosphère de ténèbres pesantes. Les choses étaient maintenant parvenues au sommet, encerclant les trois femmes.
Lorce'ril s'apprêta à lancer sa dernière composition...
Dans les cachots d'Undercity... 7 jours plus tard.
"C'est elle ... ? demanda un petit prêtre réprouvé saisi de tics nerveux
- Oui, Docteur, répondit le garde. Nous l'avons retrouvée sur les lieux du massacre. Ses cris ont interrompus la cérémonie.
- Je vais l'examiner, peut être qu'elle est contaminée."
A travers les barreaux s'agitait l'ombre d'une petite chose au fond de sa cellule, vétue d'un tablier de sang, le regard blanc comme la neige. Le docteur lui sourit de ses lèvres pâles. Son teint était malade et sa peau décomposée. Elle n'avait pas peur, sa petite main était rongée par un mal obscur. Des dizaine d'araignées grouillaient à ses jambes. Ses deux grandes couettes blondes retombaient salement sur ses épaules, sa petite bouche restait muette mais fredonnait un léger sifflement ... la mélodie du concert raisonnait à nouveau dans les catacombes d'Undercity.
"Petite humaine... reprit le docteur entre deux tics nerveux, tu as troublé l'orchestre de Lorce'ril, tu as... gnark... assassiné ta propre mère... et tu as rendu la vieille Falla Sagewind complétement ... gnark ... ivre de sa folie ..."
La petite ne réagit pas.
"Gnark. Les apothicaires veulent t'examiner, ils pensent que tu es une arme redoutable... ils veulent ... gnark ... t'exploiter.
- A sais déya tout ça.
- Avant toute chose, tu ... gnark... veux bien m'expliquer ce qu'il s'est passé... gnark... sur cette colline. Le soir de la cérémonie?"
La petite Gwaen lui rendit un regard des plus terrifiants accompagné d'un sourire de glace. Elle poursuivit l'histoire de sa petite voix :
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Falla était paralysée par le poison du serpent et Cheena hurlait en serrant sa fille contre elle, tenant de son autre main un cimeterre. L'orchestre de Lorce'Ril jouait de plus belle, l'orgue fissurait le sol de sa marche vers les ténèbres. Les choses rampaient et arrachèrent Gwaen à Cheena, la petite ne cessait de hurler "Ashnzar, Ashnzar"... la jeune femme, horrifiée par la scène, empoigna son cimeterre et fonça sur les rampants. Falla Sagewind tremblait de terreur, impuissante. Cheena, d'une rage folle, parvint à démembrer les choses plus qu'elles ne l'étaient.
Gwaen poussa son dernier cri qui déchira la Croisée des chemins et interrompit le concert ... ou en réalité ponctua la conclusion de celui-ci. Lorce'Ril s'inclina, le sourire démoniaque porté à ses lèvres traduisait son entière satisfaction. Il présenta à son public la colline d'où venaient les cris. Les rampants avaient dévoré la chair de Cheena, son oeil violet roulait sur le sol, ses membres étaient déchiquetés, plus de mains, plus de pieds mais son coeur continuait à battre. La petite leva la main, la paume vers les cieux et les choses lui obéirent, cessant leur repas et laissant le cadavre décharné de Cheena sur le sol. Falla Sagewind était figée par la terreur. Gwaen s'approcha de sa mère, un oeil rempli de larmes, l'autre de satisfaction, comme si Ashnzar l'avait forcé à admirer le spectacle. Cheena se réanima... ses membres crispés grinçaient sur le sol. Elle se releva avant de rejoindre les rangs des autres rampants, poussant des hurlements de douleur.
Au moment où la petite s'apprétait à achever Falla Sagewind, les orcs et les réprouvés avaient déjà pris possession des lieux et son geste fut arrêté par Lorce'Ril en personne qui lui chuchota à l'oreille
"Le concert était parfait. J'ai de grands projets pour vous désormais.
- Oui, Maître Correlli, A Vous Ecouterons ... A Tenons votre Vendetta. répondit Gwaen d'une voix dédoublée."
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Les araignées se firent de plus en plus nombreuses dans le cachot. Le docteur intervint à la fin du récit :
"Lorce'Ril a disparu depuis ce jour... ce réprouvé n'était ... gnark... autre que la réincarnation de ton maître... enfin Correlli.
- A wa l'une des réincarnations ... a wa plusieurs en ce monde, interrompit la petite. Le docteur lui sourit.
- Ne pouvant recouvrer ses forces par ta faute, jadis, il s'est ... gnark... éparpillé en plusieurs personnalités... il représente une menace pour les réprouvés, la Reine Noire compte bien ... gnark... le chasser à nouveau. J'ai entendu dire qu'il avait passé un pacte avec les sbires du Roi Liche.
- A wa exact.
- Maintenant Gwaen, ou dois-je dire Ashnzar, gnark ...sais-tu quel sort t'est reservé ?"
Elle acquiessa. Ils parlèrent pendant deux longues heures. La nuit tombait sur Lordaeron lorsque le réprouvé conclut :
"Bien ... gnark... après cet entretien, je m'en vais remettre ce rapport aux apothicaires ... gnark... tu vas m'accompagner.
- D'accord... Dr Waxxin." lui répondit elle avec un immense sourire.
La chair répugnante de sa main resserra celle de la petite et l'emporta avec lui, bravant la méfiance des gardes, loin d'Undercity, dans les ténèbres blanches du Grand Nord, elle lui sourit, fort heureuse de sa nouvelle famille, fredonnant encore et toujours, jusqu'aux confins des enfers... le requiem pour Cheena que Lorce'Ril avait soigneusement composé.
Par Radjah